Dans le cadre de sa participation à la 26e édition du Salon international de l'édition et du Livre (SIEL) à Casablanca, le Conseil Economique Social et Environnemental a tenu une conférence ce jeudi 13 février pour présenter son rapport « Promouvoir la lecture, urgence et nécessité ». Détails. « La lecture est un outil qui permet la participation au développement économique et sociale, sa maîtrise tout au long de la vie est une nécessité. S'il est vrai qu'elle reste une compétence fondamentale qui s'acquiert à l'école et relève de l'éducation nationale, elle nécessite d'engager tous les acteurs sociaux et institutionnels pour la renforcer », a fait savoir Ahmed Reda Chami, président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), lors d'une conférence tenu ce jeudi au Salon international de l'édition et du livre à Casablanca. Lors de cette rencontre, Reda Chami a expliqué la situation actuelle du Maroc en termes de lecture en comparant le taux de lecture du pays à celui de l'Inde et la France. » Un Marocain lit 14 minutes par semaine, tandis que un Français lit 7 jours par semaine et un Indien 10″, a t-il déclaré. Selon le président du CESE, cette situation s'explique par plusieurs facteurs, notamment l'absence d'un environnement familial et d'un système éducatif favorisant le développement du goût de la lecture. Concrètement, le nombre de bibliothèques scolaires et publiques du royaume, en plus de celui de la production national reste très limité. « La problématique actuelle est le manque de lecture, on ne lit qu'un quart d'heure par semaine, et un pays qui ne lit pas, ne peut pas se développer, d'abord c'est parce que c'est une question d'épanouissement personnel, puis une ouverture sur les autres culture et la science, donc pour encourager cette pratique, il faut plus qu'un seul intervenant , les efforts doivent se conjuguer au niveau de l'Etat, des collectivités territoriales, de la société civile, il faut mettre des moyens pour en faire une priorité nationale qui nous permettra de sortir de cet état terrible », a déclaré le président du CESE au micro de Hespress Fr. Des faiblesses auxquels il faut réagir selon Reda Chami qui a appelé à la mise en place d'une véritable dynamique nationale de promotion de la lecture au sein de la société marocaine, soulignant avoir proposé, à travers un rapport du CESE, plusieurs mesures à déployer progressivement. Photo Mounir Mehimdate Parmi ces mesures on retrouve, l'organisation des assises nationales sur les différentes fonctionnalités de la lecture dans le cadre de la politique du développement territorial, le soutien de la société civile pour développer au niveau de chaque collectivité territoriale un programme d'encouragements de la lecture sous différents supports, ainsi que la mise en place des bibliothèques en lignes gratuites pour la promotion du patrimoine culturel national et international. Outre ces mesures, le CESE insiste sur le fait de considérer la lecture, une priorité nationale en l'inscrivant dans les politiques publiques, notamment la réhabilitation des bibliothèques scolaires en les dotant de nouvelles ressources documentaires, et le soutien des travaux de recherche dans différentes disciplines comme le les neurosciences, la sociologie, et l'anthropologie. Le numérique, pourrait-il améliorer la situation? La révolution numérique et le développement des outils connectés, ont profondément changé l'accès à l'information, au savoir, et à la communication. Le CESE estime que les outils numériques sont aujourd'hui d'un usage simple, largement adopté au sein de la population. C'est pourquoi le Conseil de Chami invite aussi à encourager la création d'un contenu numérique adapté à la lecture en ligne, qui offre aux lecteurs toute la diversité de la production écrite notamment celle du Maroc. Ce n'est pas tout, pour le président du CESE, il est primordial de soutenir les programmes de recherche en intelligence artificielle, et les outils innovants visant à réduire l'analphabétisme. En ce qui concerne la production et la distribution d'ouvrages, le CESE a fait savoir qu'il faut inciter plus de journaux et revues à publier une version en ligne de leur contenus, sans oublier de doter les auteurs d'un statut qui incite à la création en procurant des droits sociaux et professionnels.