L'Académie du Royaume du Maroc, en partenariat avec la Revue Hespéris-Tamuda que publie la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat, organise les 5, 6 et 7 février 2020, un symposium international sous le thème « La ville dans le monde musulman – Genèse et mutation ». Ce colloque est présidé par Rahma Bourquia membre de l'Académie Royale du Maroc qui à l'occasion, a lu l'allocution de bienvenue du secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri devant un parterre de personnalités nationales et internationales de divers horizons, universitaires, chercheurs. « l'Islam depuis son apparition a toujours été lié à l'urbanisation comme en témoigne les premières villes islamiques et le meilleur exemple en est « Yatrib » ou Al-Madina ». C'est de cette phrase qu'a été donné le ton de ces trois jours d'un symposium organisé pour faire avancer la recherche et le savoir sur la thématique choisie. Mais nous retiendrons de cette allocution d'accueil de Abdeljalil Lahjomri cette observation tout autant pertinente qu'en conformité avec le quotidien du monde musulman: « La ville islamique, clairement affectée par les événements politiques, économiques et sociaux successifs, a dû s'adapter à un environnement en constante évolution dans un monde islamique aux facettes culturelles bien diversifiées, mais sans pour autant perdre de son originalité, de son authenticité architecturale et de ses valeurs civilisationnelles ». Le symposium se déroule sous forme de trois ateliers de travail (workshop), selon les spécialités, avec une conférence plénière programmée en amont de chacun des ateliers, (Archéologie) (Géographie, urbanisme, économie et architecture) et enfin (Histoire). Les trois jours de débats, seront compilés dans un numéro spécial de la revue consacré intitulé « la ville dans le monde musulman » a rappelé Mme Rahma Bourquia dans sa lecture de l'allocution de bienvenue du secrétaire perpétuel l'Académie Royale Marocaine, Abdeljalil Lahjomri. Prenant le relais, le doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines à l'Université Mohammed V de Rabat, Jamal Eddine El Hani, a présenté la revue multidisciplinaire Hespéris-Tamuda, aujourd'hui centenaire et considérée comme la plus ancienne des revue scientifique du Maghreb, dédiée aux recherches relatives à la culture et aux sciences humaines, au Maroc et dans l'espace méditerranéen. Il en a relaté sa transition et sa traversée séculaire dans l'espace et le temps rappelant les étapes franchies et surtout l'apport en savoir scientifique depuis sa création en 1920 à nos jours. Mais ce dernier volet c'est plutôt le professeur universitaire à l'Université Mohammed V de Rabat et coordinateur scientifique de la revue Hespéris-Tamuda, Khalid Ben-Srhir, qui d'en est chargé en le développant avec passion. Il a détaillé les trois étapes vitales qui l'ont caractérisée et viabilisée depuis 1920 sous le joug colonial, en passant par la fusion entre Hespéris et Tamuda, une revue hispanophone basée dans le nord du Royaume pendant la période post-indépendance la période entre 1990 et 2000, où est apparue la version en langue arabe. C'est à Mohammed Mezzine professeur de l'enseignement supérieur à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah de Fès et co-coordinateur du numéro spécial de la revue Hespéris-Tamuda sur la ville dans le monde musulman Maroc, qui a clos les allocutions d'ouverture en sortant des sentiers battus empruntés par ses confrères et s'est laissé défricher d'autres voies, études récentes à l'appui en se faisant l'avocat de « la ville dans le monde musulman », estimant qu'elle a connu un développement remarquable qui a su tirer profit des débats politiques contemporains et des événements sociaux autour de l'urbanisation. Enfin, inaugurant le cycle des conférences le Professeur émérite de l'Université Mohammed V à Rabatn Mohamed Naciri sous le thème, «Y'a-t-il une ville arabo-islamique ? » a fait un long exposé lors de la conférence inaugurale lançant ainsi ce symposium qui permettra de rapprocher différentes approches du point de vue de l'historien, de l'anthropologue, de l'archéologue, du sociologue et du grand géographe qu'il est.