L'Italie a les yeux braqués dimanche sur l'Emilie-Romagne, riche région du nord dont l'élection régionale a valeur de test national. Considérée comme le bastion de la gauche italienne si elle venait à basculer chez les populistes Matteo Salvini cela imploserait sérieusement, la fragile coalition gouvernementale composée du Parti démocrate (PD, gauche) et le Mouvement des 5 Etoiles (M5S, anti-establishment). Une victoire de l'extrême-droite dans ce bastion de gauche et c'est la chute du gouvernement bien que ce dernier, n'ait de cesse de marteler que ce scrutin n'aurait aucune incidence. Les derniers sondages publiés avant le silence médiatique imposé par la loi ont montré que la droite, menée par la Ligue, était au coude-à-coude avec le Parti démocrate en Emilie-Romagne. Mais le chef de la Ligue Matteo Salvini (extrême droite) a prévenu : si son parti l'emporte en Emilie-Romagne, il exigera dès lundi des législatives anticipées. Fort de sondages donnant à la Ligue 30%, des intentions de vote. Premier parti d'Italie, le souverainiste espère qu'un retour des Italiens aux urnes sera synonyme pour lui de reconquête du pouvoir. Pour la première fois, La Ligue n'a triomphé en Emilie-Romagne qu'une fois c'était à l'occasion des élections européennes de mai, devenant le premier parti régional avec près de 34% des voix, dépassant les 31% du PD. A la mi-journée dominicale, Matteo salvini était dans cette perspective puisque plus de 23,67% des électeurs d'Emilie-Romagne soit le double de la dernière fois et plus de 10% en Calabre s'étaient rendus aux urnes. Les plus de trois millions et demi de votants en Emilie-Romagne avaient jusqu'à dimanche 23 heures pour rendre leur copie et élire leur exécutif régional. La gauche était également sous la menace d'une défaite dans une autre région qu'elle contrôlait, la Calabre (sud), qu'elle détient mais où la candidate de centre droit (Forza Italia), soutenue par l'extrême-droite, est favorite. Région prospère du centre-nord de la péninsule, baignée par l'Adriatique, l'Emilie-Romagne a longtemps été un bastion inexpugnable de la gauche dont les valeurs prévalent toujours dans ses villes, même si la droite a fait de sérieuses incursions dans ses villages et ses campagnes. Soutenue par l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi, la candidate d'extrême-droite Lucia Borgonzoni, 43 ans, a été éclipsée par Matteo Salvini qui a sillonné la région, inondant les médias sociaux d'images le montrant en train de déguster les spécialités locales que sont le jambon de Parme et le parmesan. Cependant la gauche pourrait aussi profiter de la dynamique anti-salvinienne créée par les Sardines, mouvement de jeunesse né dans la région il y a deux mois et rapidement devenu un symbole national de la protestation contre l'extrême-droite.