Le mercato hivernal a fermé ses portes le vendredi 17 janvier au Maroc. D'habitude dépensiers, les club de Botola sont restés calmes cet hiver. La santé financière plus que délicate de plusieurs de ces formations a forcément limité leur volonté de surenchérir sur le marché des transferts. La santé financière des équipes de Botola a toujours posé problème dans le football marocain. Mais cet état de fait ne les a jamais empêché de dépenser des millions de dirhams lorsque viennent les différentes fenêtre des transferts. Pourtant cet hiver, les clubs de l'élite sont restés sages dans l'ensemble à l'exception du Wydad de Casablanca et de la Renaissance de Berkane, les deux premiers du championnat. « Le WAC avait annoncé un recrutement massif après les déceptions des derbys face au Raja. Ils ont engagé beaucoup de joueurs et cela semble efficace », confie à Hespress Fr Amine Lazrak, directeur de MG Sport, un cabinet de conseil sportif. Le WAC a été très actif Effectivement, avec pas moins de onze nouvelles recrues durant le mercato hivernal, l'équipe que vient de reprendre Sébastien Desabre a été la plus active. « Les finances du Wydad sont assez saines, les dirigeants peuvent se permettre de ce genre de mercato », explique notre interlocuteur. Photo Mounir Mehimdate Pour l'instant cette campagne est plutôt réussie puisque que le club casablancais vient de reprendre la première place et est en bonne position pour rejoindre les quarts de finales de la Ligue des champions de la CAF. Cette belle période, le club la doit notamment à sa recrue congolaise, Francis Kazadi Kasengu, chipée au Chabab Mohammedia en deuxième division. Le club de l'Oriental, lui, n'a pas été aussi actif mais il s'est offert deux grands noms du football marocain, Zakaria Hadraf et Mohcine Iajour. Une belle opération pour les Berkanis alors que les deux joueurs étaient promis au Raja Casablanca qu'ils avaient quitté six mois plus tôt pour les pétrodollars d'Arabie Saoudite. « Le Raja n'a pas pu s'aligner sur les prétentions de ses anciens joueurs ni même sur les propositions de la RSB. Financièrement, c'était plus avantageux pour eux de porter les couleurs de Berkane d'autant qu'il y a un beau projet sportif et que l'équipe tourne bien », analyse notre source. Le Raja très calme En effet, les problèmes financiers du Raja Casablanca sont un lourd handicap pour le club pour s'offrir des grands noms. La défaite à domicile face au FUS de Rabat en Botola alors que les Verts enchaînaient les rencontres et les compétitions, avait provoqué la gronde du public rajaoui qui demandait plusieurs recrues afin de soutenir le rythme jusqu'en fin de saison. « Jawad Ziyat a très bien géré ce mercato étant donné le manque de liquidité alors que les supporters mettaient la pression », estime Amine Lazrak. Le président rajaoui a fait le pari de la continuité alors que l'entraîneur Jamal Sellami tablait sur quatre nouveaux renforts lors de ce mercato pour jouer pleinement le championnat, le Ligue des champions de la CAF et la Coupe arabe Mohammed VI. Finalement, le club rajaoui a attendu les derniers instants pour s'offrir les services du milieu de terrain du Moghreb de Tetouan, Mohamed Makhazi. Des mesures draconiennes Il faut dire que Les problèmes financiers du Chabab Rif Al Hoceima ou du Kawkab de Marrakech ont mis en alerte la FRMF et les présidents de clubs qui n'ont plus autant de facilité pour boucler une arrivée. « La FRMF imposera au club dès la saison prochaine un garanti bancaire pour valider un transfert », nous informe le président de MG Sport pour qui cette initiative est un premier pas vers l'assainissement des dettes contractées par de trop nombreux clubs. « Ils ne pourront pas bénéficier de la subvention de la LNFP et la FRMF et pourraient même se voir infliger interdiction de recruter de nouveaux joueurs », nous explique notre source. La FRMF a donc décidé de sévir et il était temps car le constat est alarmant. « Les dépenses des équipes de Botola explosent toujours plus et les revenus ne comblent pas ce déficit », confirme Amine Lazrak. Et la principale raison de cette faillite n'est autre que la gestion calamiteuse, notamment lors des mercatos.