Depuis que le président américain a ordonné l'attaque contre le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, un débat au Congrès a lieu entre les différents députés au sujet de cette décision unilatérale qui s'est faite sans consultations. Les critiques sont évidemment plus concentrées du côté des démocrates. Le chef d'Etat américain a réagi aux critiques des élus qui ont regretté que ce dernier n'ait pas pris le temps d'informer le Congrès de sa décision. Donald Trump affirme qu'il n'aura pas besoin du Congrès pour lancer une frappe « disproportionnée » contre l'Iran, au moment où les risques d'une escalade se font sentir. L'Iran a promis de se venger militairement de l'assassinat du chef militaire tué vendredi, et à présent des élues démocrates de la Chambre ont annoncé leur intention de présenter une résolution censée empêcher le locataire de la Maison Blanche de déclarer unilatéralement une guerre contre l'Iran. Mais, le président a la loi de son côté puisque l'article 2 de la Constitution des Etats-unis lui confère le statut de commandant en chef de l'armée. « Le président sera commandant en chef de l'armée et de la marine des Etats-Unis, et de la milice des divers Etats quand celle-ci sera appelée au service actif des Etats-Unis« , indique en ce sens la clause n°1 de la section n°2 de l'article. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a réaffirmé à demi-mot que le président américain avait le droit ne pas consulter le Congrès pour toute décision militaire. « Nous avons tous les pouvoirs nécessaires pour faire ce que nous avons fait à ce jour. Nous continuerons à agir dans le respect de la loi et de la Constitution« , a-t-il soutenu après avoir été interrogé sur la possibilité que l'administration Trump demande l'autorisation du Congrès avant toute nouvelle opération militaire. Dimanche, dans un tweet, il a averti qu'il pourrait lancer un assaut ou encore une guerre contre l'Iran. « Si l'Iran frappe toute personne ou cible américaine, les Etats-Unis frapperont rapidement et totalement en retour, et peut-être de manière disproportionnée« , a-t-il écrit ajoutant qu'il n'avait pas besoin de l'aval du Congrès pour prendre cette décision. Ironisant sur la situation, il a ajouté dans un post sur Twitter que ses Tweets avaient valeur de « notification » au Congrès américain. « Ces messages en ligne serviront de notification au Congrès américain pour établir que si l'Iran frappe toute personne ou cible américaine, les Etats-Unis frapperont rapidement et totalement en retour, et peut-être de manière disproportionnée« , a-t-il écrit ajoutant qu'un « tel avis légal n'est pas exigé mais est donné de toutes façons!« . These Media Posts will serve as notification to the United States Congress that should Iran strike any U.S. person or target, the United States will quickly & fully strike back, & perhaps in a disproportionate manner. Such legal notice is not required, but is given nevertheless! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 5, 2020 Chez les Républicains, seul le sénateur Lindsey Graham, de Caroline du Nord devenu proche de Trump a été en quelque sorte informé des intentions du président concernant le projet de s'attaquer à l'Iran. Il a été prévenu, alors qu'il visitait la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago pendant les fêtes, d'une réponse « ferme » des Etats-Unis. L'un des seuls Républicains à avoir haussé le ton face à la décision du locataire de la Maison Blanche de tuer Qassem Soleimani, Rand Paul, du Kentucky a déclaré que «si nous partons en guerre contre l'Iran, la Constitution exige que nous déclarions la guerre« . « Une guerre sans déclaration du Congrès est la recette pour d'intermittentes et inefficaces éruptions de violences sans mission claire pour nos soldats. Nos jeunes hommes et femmes dans les services armés méritent mieux que cela« , a-t-il ajouté.