Le procès pénal d'Harvey Weinstein s'ouvre ce lundi 6 janvier 2020, à New York à Manhattan, après avoir été reporté à deux reprises. Le producteur d'Hollywood, dont les agissements ont provoqué le mouvement #MeToo, est accusé de viols et agressions sexuelles par deux plaignantes. Mais en réalité elles sont plus de 80 femmes, à chacune son histoire, à l'avoir accusé et disent avoir été victimes de viols, de harcèlement ou d'agressions sexuelles. Malheureusement pour la plupart d'entre elles, les faits sont prescrits. En effet, les accusations révélées par une enquête publiée par le New York Times le 5 octobre 2017 et à l'origine du #MeToo datent pour nombre d'agissements pervers de plusieurs décennies. C'est l'actrice Alyssa Milano qui d'un simple message a initié le mouvement appelant les victimes d'agressions sexuelles à témoigner sous ce hashtag. Par la suite le phénomène a pris une ampleur telle, qu'elle en est devenue mondiale. Stars et célébrités se prêtent alors au petit jeu du témoignage accusateur. Une omerta que d'aucuns n'auraient imaginée se brise alors dans un monde réputé fermé. 80 femmes, mannequins, assistantes ou actrices célèbres, de tout âge ont accusé Harley Weinstein (67 ans), de les avoir violées, harcelées ou agressées sexuellement. Toutes ont désigné un ogre manipulateur et pervers. Malheureusement, excepté deux d'entre elles, aucune autre ne viendra à la barre. En effet le procès de Harvey Weinstein qui doit durer six semaines et une surmédiatisation, ne concerne que deux plaignantes : Mimi Haleyi, une ancienne assistante de production qui l'accuse de l'avoir agressée sexuellement dans son appartement new-yorkais en 2006, et une seconde femme, restée anonyme, qui l'accuse d'un viol en mars 2013 dans une chambre d'hôtel, également à New York. Les témoignages du #MeToo ont eu un tel effet que de la côte ouest-américaine des millions de femmes s'inspirent mondialement pour dénoncer haut et fort les agressions dont elles ont été victimes. Toutes racontent un système bien rodé d'intimidation et d'une loi du silence entretenue à coups d'argent et d'accords de confidentialité. C'est ce qui est désormais désigné comme « l'effet Weinstein » et même s'il résiste par endroits (Justice et présidence américaine entre autres) de nombreux hommes quasiment intouchables goûtent à la chute au féminin dans les mondes du cinéma, politique, affaires, sports et ailleurs et tombent en disgrâce. Pour en revenir au tribunal de Manhattan le ténor du barreau Benjamin Brafman, qui avait sorti « d'affaires » DSK, n'a pas souhaité continuer la bataille avec Harvey Weinstein et a jeté l'éponge. Ce dernier pour sa défense a choisi Donna Rotunno, une pénaliste de Chicago qui a déjà défendu, avec succès, des dizaines d'hommes accusés de harcèlement ou d'agression sexuelle. Au total ils seront six avocats à le défendre. Ils vont mettre en cause la crédibilité des deux plaignantes en prouvant qu'elles étaient consentantes. À la mi-décembre, un accord de principe pour indemniser d'autres plaignantes avait été trouvé avec le producteur et les créanciers de la Weinstein Company. Le document sans incidence sur la procédure au pénal est en attente de validation par un juge et les parties prenantes. Le New York Times en a révélé les détails c'est un versement de 25 millions de dollars au profit d'une trentaine de femmes accusant le producteur d'abus sexuels.