Les Etats Unis n'excluent pas l'éventualité d'une cyberattaque de la part de l'Iran en guise de représailles contre l'élimination du général iranien Qasem Soleimani, ciblé par une frappe de drone américain en Irak. Le Washington Post souligne à ce propos que « les cyber-soldats iraniens sont considérés depuis longtemps parmi les plus capables et les plus agressifs du monde – perturbant les opérations bancaires, piratant les sociétés pétrolières, essayant même de prendre le contrôle d'un barrage à distance- tout en évitant généralement les actions les plus paralysantes possibles, selon des experts« . Mais la frappe américaine de vendredi risque maintenant de déclencher « une réponse iranienne débridée », s'inquiète la publication en citant des analystes et d'anciens responsables américains. Ces derniers estiment qu'une variété de cyberattaques potentielles, probablement en conjonction avec d'autres formes plus traditionnelles d'action meurtrière, feraient bien partie de l'arsenal numérique d'une nation qui a juré une « vengeance sévère » à l'encontre des Etats-Unis, ajoute-t-on. « A ce stade, une cyberattaque devrait être envisagée », a déclaré Jon Bateman, ancien analyste de la « Defense Intelligence Agency » et actuellement chercheur en cybersécurité au Think tank washingtonien « Carnegie Endowment for International Peace », cité par la publication. Selon le Post, l'éventail des tactiques possibles est grand : les Iraniens peuvent drainer les systèmes informatiques pour perturber les opérations commerciales, comme ils l'avaient fait contre des banques américaines entre 2011 et 2013. Ils peuvent également utiliser des logiciels malveillants pour effacer des données, comme cela avait été signalé par des responsables gouvernementaux en 2014. Et d'ajouter que des cyber-pirates ayant des liens avec Téhéran peuvent potentiellement détourner des machines cruciales sur Internet, une tactique qu'ils avaient déjà expérimentée contre un barrage de l'Etat de New York, dont ils ont pénétré les systèmes de contrôle en 2013. Ils pourraient également viser des cibles politiques ou diplomatiques sensibles tout en montant des opérations d'information sophistiquées sur Facebook, Twitter et autres plateformes de médias sociaux. En octobre dernier, Microsoft a accusé un groupe lié au gouvernement iranien d'avoir tenté d'identifier, d'attaquer et de pirater des comptes de messagerie personnels associés à une campagne présidentielle américaine, à des responsables gouvernementaux et des journalistes, rappelle encore la publication.