À partir du 1er janvier 2020, on n'entendra plus parler du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), mais de l'Agence nationale de la sécurité routière NARSA. Une démarche positive recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a demandé à ce que le Royaume ait une agence qui regroupe tous les métiers qui concernent la sécurité routière. Chose qui a été faite dans les règles de l'art. En effet, le 12 mars 2018, la loi 103.14 portant sur création de NARSA a été publiée au Bulletin Officiel (BO) tandis que le décret n°2.19.732 portant application de la loi n°103-14 a été publié au même bulletin le 10 octobre 2019. Ainsi, contrairement au CNPAC, NARSA est une institution publique dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière dont le siège central se trouve à Rabat, avec, à côté, 12 représentations régionales et locales, nous indique un responsable au sein du CNPAC. NARSA assurera de manière intégrée un certain nombre de missions opérationnelles liées à la politique nationale de la sécurité routière. Cependant, pour assurer la mise en place progressive de cette nouvelle structure sur le plan organisationnel et au niveau du déploiement des ressources humaines et matérielles, les collaborations entre les différentes parties prenantes dans le cadre d'une approche participative demeurent primordiales, souligne notre interlocuteur. Les objectifs de NARSA Consciente des grands défis et enjeux qui s'imposent à elle, surtout avec l'augmentation du nombre de nouveaux titulaires du permis de conduire d'année en année, mais également du parc automobile, soit un impact direct sur la hausse du risque d'accidents de la circulation, NARSA s'est fixé pour objectif pour les années à venir de maîtriser cette relation entre augmentations du parc et augmentation du trafic routier, qui sont nécessaires à l'économie de chaque pays, mais aussi la maîtrise du risque routier et la réduction de la sinistralité des accidentés à l'image des pays développés. Dans les détails, NARSA s'est donné trois grands objectifs stratégiques pour aligner le Maroc sur les meilleurs standards internationaux en matière de comportements liés à la sécurité routière qui se décline en trois grandes lignes. Le premier objectif de NARSA est donc d'éduquer, dans un premier temps, le citoyen et l'usager à tout ce qui concerne le Code de la route et la sécurité routière, alors que le deuxième vise à encadrer les comportements et les usagers, alors que le troisième consiste à accompagner les citoyens, les usagers et les partenaires. Dans le volet éducation prôné par NARSA, il s'agit de porter les efforts sur trois catégories de population à savoir la population déjà titulaire d'un permis de conduire, la population des « conducteurs en devenir », et la population des usagers vulnérables. Pour celle déjà titulaire d'un permis de conduire, qui selon les données avancées par le département d'Abdelkader Amara sont la principale cause des accidents routiers (alcool au volant, téléphone ...), notre source nous explique que cette catégorie a quant à elle pris des habitudes, souvent mauvaises, qu'il est difficile de faire changer simplement et de manière pérenne. Il s'agit donc principalement pour NARSA d'utiliser tous les leviers communicationnels pour informer et sensibiliser cette population et également de profiter des sessions d'éducation à la sécurité routière (récupération de points) pour rappeler les règles et le cadre à respecter, et créer un « choc salutaire » sur les conséquences de l'incivisme au volant. Du côté de la population des usagers vulnérables, qui englobe potentiellement la première population, avec les piétons, les enfants de moins de 14 ans et les utilisateurs de 2 ou 3 roues, NARSA compte toucher cette population à travers les leviers communicationnels, l'éducation et la prévention routière en milieu scolaire et parascolaire, ainsi que les actions de proximité réalisées avec les composantes de la société civile et les différents partenaires. Les missions de NARSA Parmi les missions qui seront attribuées à NARSA il y a un volet «Equipements de sécurité et infrastructure», fait savoir notre source, précisant que cela consiste à accompagner les collectivités locales pour améliorer la qualité des infrastructures et l'aménagement territorial, fournir des équipements liés au contrôle et à la sécurité routière, mener des études et développer la recherche scientifique dans le domaine de la sécurité routière et la mise en œuvre de projets liés à l'amélioration de la sécurité routière dans le cadre du partenariat. Dans le volet « Homme », NARSA aura pour mission la formation des candidats aux examens de l'obtention des permis de conduire dans les établissements de conduite et les centres immatriculateurs ainsi que l'octroi des documents électroniques et administratifs. Mais pas que ! Dans ce même volet, NARSA aura comme mission de délivrer les licences d'exploitation aux institutions de conduite et d'éducation à la sécurité routière et formation continue des animateurs, pour ceux qui souhaitent exercer les métiers de moniteurs de conduite et animateurs d'éducation à la sécurité routière, la formation continue des moniteurs de conduite, ainsi que l'organisation des actions de sensibilisation, d'éducation, de communication et d'accompagnement. Et enfin, pour le volet « Véhicule », l'Agence aura pour mission l'homologation des véhicules, contrôle technique des véhicules par le biais des centres de visite technique (CVT), le contrôle automatique des infractions liées à la vitesse et l'immatriculation des véhicules. Concernant les partenaires qui devront accompagner NARSA dans l'accomplissement de ses tâches, il y a les établissements publics et privés, les organismes nationaux et internationaux, les médias, les centres de recherches et d'études scientifiques, les établissements universitaires, les composantes de la société civile, les opérateurs économiques et sociaux ainsi que les organismes professionnels.