L'investissement dans les générations futures à travers les programmes d'éducation routière constitue une priorité pour l'Agence. Le nombre de tués sur nos routes a reculé de 2,9% en 2019 en se chiffrant à 3.384. Malgré cette légère amélioration, le nombre d'accidents de la route ne cesse d'augmenter. Ils occasionnent une perte économique et matérielle annuelle de près de 2,5% du PIB. Les statistiques 2019 du ministère montrent bel et bien que les objectifs de la Stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026 qui a pour ambition d'atteindre moins de 2.800 tués en 2021 et moins de 1.900 tués en 2026 sont irréalisables. L'Agence nationale de sécurité routière s'attellera à améliorer les indicateurs de la sécurité routière. Celle-ci qui a pris officiellement ses fonctions le 1er janvier 2020 en remplacement du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) a tenu mercredi 26 février son premier conseil d'administration. Après l'approbation de son budget et de son plan d'action 2020, celle-ci peut enfin démarrer ses activités. Son nouveau plan d'action ambitieux s'articule autour de plusieurs axes dont la mise en place de mécanismes de bonne gouvernance ; le déploiement de ses structures au niveau central, régional et local, le développement des systèmes d'information. Il fait aussi signaler que l'investissement dans les générations futures à travers les programmes d'éducation routière constitue une priorité pour l'Agence. Par ailleurs, la NARSA contribuera à l'élaboration et à la mise en œuvre de stratégies et de projets de textes législatifs et réglementaires. En outre, elle développera des programmes de formation à la conduite, des examens pour l'obtention des permis de conduire, des organismes d'accréditation pour la formation initiale et la formation continue aux experts en contrôle des véhicules. De plus, l'Agence veillera au suivi technique et à la gestion du système de contrôle automatisé des infractions et les équipements liés au contrôle routier. L'Agence mise beaucoup sur les systèmes d'information. Ainsi, la NARSA veillera à la digitalisation des procédures de ses services et la numérisation des archives des centres d'immatriculation des voitures. Elle mettra en place un système d'information pour suivre et analyser les données relatives aux accidents de la circulation avec leurs dégâts corporels. Comme l'a souligné le ministre de l'équipement, du transport, de la logistique et de l'eau, Abdelkader Amara, l'enjeu est de taille et exige davantage d'efforts et d'innovation de mécanismes et de moyens en vue de faire face à ce fléau, avec l'implication de toutes les parties concernées. Il faut rappeler que les deux principaux facteurs à l'origine des accidents de la route sont l‘infrastructure et l‘humain. D'importantes avancées ont été enregistrées ces dernières années au niveau des infrastructures. Cela dit, les accidents de la route sont avant tout un problème de comportement humain. Ce facteur est présent dans 90% des accidents de la route. Agir sur le comportement des automobilistes nécessite d'améliorer la formation des usagers de la route et de veiller à l'application rigoureuse des mesures légales avec des contrôles plus nombreux et suivis d'effets. L'automobiliste marocain souffre d'un grave déficit de culture de prévention. Ce changement de culture ne peut être réalisé que par une triple action. D'abord, une sérieuse éducation routière lors de la scolarité des enfants. Ensuite, un permis de conduire plus exigeant. Enfin, des actions d'information et de sensibilisation plus fortes pour les adultes tout au long de leur carrière de conducteur.