L'un des cinq candidats à la présidentielle algérienne, vivement contestée par la rue, annonce déjà la couleur par rapport aux futures relations avec le voisin marocain en cas d'élection. En mal de légitimité sur le plan interne, Abdelkader Bengrina, ancien ministre du tourisme et leader du Mouvement Al Bina, cherche à gagner la sympathie en ne trouvant pas mieux que de s'en prendre au Maroc, qu'il accuse de s'enrichir en faisant « du trafic de drogue« . « Les exportations marocaines de drogues se chiffrent en milliards de dollars. Elles équivaudraient presque aux revenus pétroliers de l'Algérie« , a lancé Bengrina devant un parterre de journalistes. Il faut dire que l'homme politique avait été malmené lors de sa première intervention dans le cadre de la campagne électorale. Hué par une foule excédée qui scandait « Vous avez trahi le Hirak » et « Pas d'élections avec les gangs », Bengrina se devait de faire dans le sensationnel pour espérer recueillir un quelconque crédit auprès de la population. La vielle trouvaille d'un certain Messahel, qui semblait faire du Royaume sa cible favorite, a été reprise par Bengrina qui pense toujours, que dire du mal du voisinage peut être porteur. Mais c'est mal connaitre un peuple, lucide et bien conscient de la duperie, qui ne veut rien entendre d'autre que des solutions à ses problèmes endémiques et des réponses à ses interrogations légitimes. Faut dire que le patron du « particule » Al Bina, n'était pas à sa première bourde. Lors d'un précédent rassemblement, duquel il avait était chassé dare-dare, il avait soulevé la problématique sociale du mariage tardif, en promettant de « trouver une solution » aux 11 millions de femmes algériennes célibataires. Sonné de dire comment, il a choisi de quitter la salle sous les sifflets et les huées de l'assistance. En manque de crédibilité, d'idées constructives et de programme digne de ce nom, le candidat, issu d'un ancien système qui s'en prenait au Maroc à chaque fois que le plan interne allait mal, Bengrina s'est rabattu sur une vielle rengaine qui donne déjà une idée sur ce que pourraient être les relations maroco-algériennes s'il est élu. Et pourtant, les candidats avaient signé la veille de l'ouverture de la campagne, une charte d'éthique, par laquelle ils s'engageaient « s'abstenir de tous propos diffamatoires, insultes, invectives et de toute autre déclaration qu'ils savent être erronée », mais il faut croire que Bougrina en a fait sa propre lecture. Pour rappel, Abdelkader Bengrina est candidat au scrutin présidentiel du 12 décembre prochain aux côtés d'autres caciques du régime Bouteflika, à savoir Abdelmadjid Tebboune, Ali Benflis, Azzedddine Mihoubi, et Abdelaziz Belaïd. Toutefois les ex-Premiers ministres de Bouteflika, Ali Benflis et Abdelmajid Tebboune, tous deux septuagénaires, font office de favoris d'une élection loin de faire l'unanimité en Algérie.