Le coup d'envoi de la 6ème édition de « La nuit des philosophes » a été donné, vendredi 8 novembre à Rabat, en présence d'un ensemble de philosophes, d'artistes, de chercheurs, de politiciens, d'acteurs sociaux et de jeunes passionnés de philosophie. C'est dans une atmosphère chaleureuse marquée par la volonté de partager le savoir et des réflexions poussées que la directrice générale de l'Institut français du Maroc, Clélia Chevrier Kolačko, a présidé la cérémonie de lancement « la nuit des philosophes », un événement culturel très attendu par les adeptes de la philosophie au Maroc. Une trentaine de philosophes, mais aussi de sociologues, de professeurs, de penseurs et d'acteurs de la société civile sont venus du Maroc et de la France afin de discuter de la thématique du partage, a-t-elle précise au micro de Hespress FR. « Partager le monde, partager les terres, partager les savoirs, partager le travail, les loisirs et les richesses. Toutes ces thématiques, qui sont pleinement d'actualité, seront évoquées lors de conférences débat, de discussions, de conversations à bâton rompu avec bien sûr les intervenants et avec le public », a affirmé Clélia Chevrier Kolačko. Force est de constater l'importante présence des jeunes parmi les 6000 personnes attendues pour l'édition de cette année de cet événement phare marquant le début de la saison culturelle de l'Institut français du Maroc et, dont la thématique selon ses organisateurs est axée sur « le goût du partage ». Sur le choix de cette thématique, Clélia Chevrier Kolačko, a estimé qu'il s'agissait du résultat de la volonté de l'Institut français du Maroc de « partager beaucoup de choses avec le Maroc ». « Nous souhaitions partager des innovations, partager de nouveaux événements et donc nous avons souhaité aussi avoir cette réflexion philosophique sur le partage », a-t-elle fait savoir. Vendredi, le public de « La nuit des philosophes » avait rendez-vous avec la conférence inaugurale de cette 6ème édition, animée par la commissaire de l'événement du côté français, Dominique Méda, suivie de son homologue du côté marocain, Mohamed Doukkali. En marge de cet événement, Dominique Méda, a déclaré à Hespress FR que la spécificité de cette 6ème édition résidait dans la thématique du partage, « du partage de la responsabilité qui incombe à chacun d'éviter la dégradation des conditions d'habitation sur la Terre« . Par ailleurs, la commissaire a indiqué que la question des inégalités sera au programme. « C'est un sujet très important, vous avez vu toutes les révoltes qui se produisent dans le monde aujourd'hui pour dire qu'on ne veut plus d'inégalités. Donc aujourd'hui, Marocains, Français nous allons mettre la philosophie au service de la résolution de toutes ces questions sociales et écologiques », a-t-elle affirmé. L'approche des questions écologiques par la philosophie « va nous permettre à tous de nous engager, je l'espère du moins, dans ce que j'appelle la reconversion écologique. C'est à dire que si on veut réussir la transition écologique, il va falloir réaliser une véritable révolution de nos mentalités pour consommer moins, pour partager mieux, pour restaurer plus de solidarité entre les pays et au sein des pays entre les différentes classes sociales », a ajouté la commissaire. Suite à la conférence inaugurale, les intervenants ont pu se répartir entre les 4 salles de la Faculté des Sciences de l'Université Mohammed V à Rabat, converties en agoras abritant des débats et des confrontations de points de vue et de réflexion autour du thème du partage. Ainsi, l'amphithéâtre Al Khawarizmi a abrité des discussions à propos du partage du pouvoir et des richesses. Simultanément, l'amphithéâtre Al Baytar recevait les discussions du sujet du partage du savoir tandis que les sujets du partage du travail, du repos et des loisirs et celui de la terre en partage et le partage de la terre ont été débattus respectivement dans l'amphithéâtre Ibn Hayan et Al Birouni. Parmi les nombreux jeunes venus assister à cet événement, figure Soufiane, un étudiant de 3ème année de droit public, qui a déclaré que sa présence est motivée par une volonté de découvrir de nouvelles idées susceptibles de lui être utiles lors de son parcours universitaire. « C'est pour cette raison que je suis venu assister, dans premier lieu, aux conférences et discussions relatives au partage du pouvoir et de la richesse, un sujet qui, je pense, entretient une relation étroite avec le domaine de la législation." De son côté, Yasmine, une jeune étudiante en sciences économiques a fait savoir que sa présence était mue par une envie d'enrichir sa culture générale. Pour elle, le partage de connaissance qui a lieu chaque année à « La nuit des philosophes » pourra l'aider à développer son savoir-faire et savoir-être, regrettant tout de même le fait que les discussions ne seront pas disponibles sur internet. "J'aurais aimé avoir accès à des vidéos des conférences auxquelles je n'ai pas pu assister, cela pourrait intéresser même des personnes d'autres régions incapables de se déplacer à Rabat ou à Casablanca pour assister à cet événement », a déploré l'étudiante. Les activités de la nuit des philosophes se poursuivront samedi 9 novembre, à l'Institut français de Casablanca pour un moment unique de débat et d'échange et d'ouverture sous le signe du partage. Khalid Boujamid