Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a réitéré, à l'occasion de la journée internationale contre la peine capitale, sa position de principe visant l'abolition de la peine capitale, et organisé des rencontres de sa présidente avec les détenus condamnés mort à travers le royaume. Cette déclaration intervient à l'occasion de la célébration de la 17ème Journée mondiale contre la peine de mort qui coïncide avec le 30ème anniversaire de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant. Ces deux événements, célébrés par la Coalition mondiale contre la peine de mort et les organisations abolitionnistes du monde entier en mettant l'accent cette année sur la situation des enfants des condamnés à mort « victimes invisibles » de la peine capitale. A cette occasion, le Conseil a organisé une série de visites et de rencontres avec les détenus condamnés à mort et ce à l'échelle nationale. Ainsi, sa présidente Amina Bouayach a eu une rencontre ouverte avec l'ensemble des détenus condamnés à mort à la prison centrale de Kenitra. Différents aspects liés à leurs conditions de vie et à leurs aspirations ont été abordés lors d'échanges riches et directs qui ont permis à l'ensemble des détenus concernés de prendre la parole. Citée par un communiqué du conseil, la présidente du CNDH a rappelé lors de cet échange la position de principe du CNDH visant l'abolition de la peine de mort, rappelant que l'institution a appelé à plusieurs reprises le gouvernement à voter en faveur de la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies en faveur d'un moratoire sur l'exécution de la peine capitale, dans la perspective de son abolition, et pour l'adhésion au deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort. Elle a en outre rappelé les actions quotidiennes menées par le Conseil auprès des condamnés à mort, qui visent à améliorer leurs conditions de vie et à prendre en compte certaines situations particulièrement vulnérables, une action menée en partenariat avec la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion et le ministère de la Justice,. S'appuyant sur plusieurs témoignages de participants, Mme Bouayach a insisté sur l'importance de maintenir l'espoir en ouvrant la voie aux condamnés à mort pour bénéficier des possibilités de se former et de se qualifier, dans la perspective d'une évolution positive de leurs situations, malgré la difficulté compréhensible de se projeter dans un tel contexte. Elle a réaffirmé son engagement à poursuivre le plaidoyer auprès des autorités (parlement, gouvernement), notamment en réaffirmant la position abolitionniste du CNDH dans le cadre du débat autour de la réforme du Code pénal en cours de discussion au Parlement, et la nécessité d'engager un débat national permettant d'aboutir à un consensus allant dans le sens de l'abolition de cette peine inique afin de conforter les choix constants du Royaume en faveur de la consolidation d'un Etat de droit et de respect des droits humains, en conformité avec la Constitution et les conventions internationales auxquelles le Maroc est Etat partie. D'autres visites ont été organisées en direction des prisonniers condamnés à mort, dans le cadre de la Journée internationale contre la peine de mort du 10 octobre.