Le ministère espagnol des Affaires étrangères aurait donné son feu vert pour l'ouverture d'une « ambassade » de Melilla à Bruxelles. « Une étape importante » pour la ville qui « ne veut plus dépendre du Maroc ». Le président de l'enclave de Melilla, Eduardo de Castro, l'avait promis en début d'année: la ville aura une représentation permanente à Bruxelles avant « la fin de son mandat ». Aujourd'hui, il semblerait que le ministère des Affaires étrangères ait cédé, en signant un protocole pour l'ouverture d'une « ambassade » de Melilla dans la capitale européenne. La signature a eu lieu, selon El Periodico de España, au ministère des Affaires étrangères à Madrid, mardi 9 mai, à l'occasion de la « Journée de l'Europe ». « Le gouvernement de Melilla considère qu'il s'agit d'une étape importante pour se donner de la visibilité et leur permettre de se rapprocher des preneurs des décisions qui les affectent en tant que ville », rapporte la même source. Un décret portant sur la création d'un bureau de Melilla à Bruxelles a été publié dans le Bulletin officiel de la ville Autonome de Melilla (BOME) le 31 janvier de l'année courante. Lire aussi: Vidéo. À Madrid, José Manuel Albares reçoit les présidents de Sebta et Melilla Le préside, qui jouit d'un statut d'autonomie spécial, tout comme Sebta d'ailleurs, voudrait ouvrir son bureau « dans les locaux de la représentation permanente de l'Espagne auprès de l'UE », lit-on dans le décret. La mission de ce bureau sera « d'assurer une meilleure gestion des intérêts de la ville devant les institutions de l'UE, à travers différentes actions telles que, le maintien de contacts périodiques avec les institutions européennes afin de mieux comprendre les affaires européennes, la présentation de projets devant la Commission européenne dans le cadre des différents programmes communautaires existants, l'augmentation de la participation aux forums européens, ainsi que mise en relation avec le reste des bureaux des communautés autonomes et régions présentes à Bruxelles participant aux réunions techniques qui sont organisées pour une meilleure coordination des actions pouvant être menées devant les organes de l'UE ». En somme, un programme assez complet qui vise à asseoir le caractère « européen » de l'enclave. L'ouverture de cette « mission diplomatique » avait longtemps été brandie comme menace par la ville, qui exige depuis plusieurs années la réouverture de sa douane commerciale, fermée par décision unilatérale du Maroc depuis août 2018. Après la normalisation des leurs relations diplomatiques, Rabat et Madrid ont entamé des discussions pour « préparer » cette réouverture. Prévue dans un premier temps durant le mois de janvier de l'année courante, cette réouverture a été reportée à plusieurs reprises.