La police espagnole a annoncé, mardi, l'arrestation, à Alicante et Navarre, de six passeurs algériens, suite au démantèlement d'un réseau criminel spécialisé dans le trafic de migrants. Le réseau criminel transportait des migrants, dont des mineurs, dans des bateaux en fibre de verre depuis l'Algérie jusqu'aux côtes de Murcie et d'Alicante, et de là vers d'autres régions d'Espagne par voie terrestre, indique la police dans un communiqué, précisant que l'opération de démantèlement de ce réseau a été menée avec la collaboration de l'Office européen de police Europol. L'organisation recevait de chaque migrant 5.000 euros pour le voyage en bateau, 300 euros pour l'accueil sur les côtes espagnoles et 400 euros de plus pour le transfert vers d'autres villes, cumulant un bénéfice de plus de 350.000 euros. Les enquêteurs de la police espagnole ont pu vérifier la réalisation d'au moins six opérations migratoires illégales, impliquant 88 migrants algériens, dont huit mineurs non accompagnés. Le réseau démantelé agissait « en parfaite coordination » avec une cellule basée en Algérie, qui aurait été chargée de recruter les personnes concernées et d'organiser le départ des bateaux vers l'Espagne. Lire aussi: Tunisie: une ONG dénonce le discours « raciste et haineux » de Saied contre les migrants Pour mener à bien son activité, le groupe criminel disposait de bateaux en fibre de verre, de carburant stocké, de boussoles et d'appareils de géolocalisation pour la route maritime, ainsi que de pilotes ayant les connaissances et l'expertise nécessaires pour effectuer des « traversées dangereuses » en haute mer, selon la police espagnole. Vendredi dernier, le tribunal de Palma de Majorque, aux Iles Baléares, a condamné, à deux ans de prison ferme deux passeurs algériens accusés de transporter des migrants clandestins algériens vers les côtes espagnoles. Les deux individus, membres d'un réseau de trafic d'êtres humains, ont été accusés de »crime contre les droits des citoyens étrangers et de mise en danger de la vie de plusieurs personnes », selon l'arrêt du tribunal. Sur la base du décompte des autorités locales espagnoles, 73% des migrants irréguliers arrivés sur les côtes espagnoles sont des Algériens, un phénomène qui inquiète de plus en plus les milieux politiques et associatifs ibériques. Aussi bien les autorités locales que plusieurs partis politiques ont exprimé leur inquiétude face à cette vague migratoire, qui ne cesse de prendre de l'ampleur.