Les investisseurs financiers prévoient une hausse du taux directeur de Bank Al-Maghrib (BAM) de 50 points de base (pbs) à l'issue de la réunion du conseil de la Banque Centrale prévue mardi prochain. C'est ce qui ressort du « report research strategy » d'Attijari Global Research. « Lors de notre enquête du mois de décembre, nous avons recensé les anticipations des investisseurs quant à l'évolution du taux directeur de Bank Al-Maghrib en marge de sa 4ème et dernière réunion de politique monétaire durant l'année 2022. Ce sondage a été réalisé auprès d'un échantillon pertinent de 35 investisseurs considérés parmi les plus influents du marché financier marocain. Au terme de cet exercice, force est de constater un consensus des investisseurs financiers en faveur d'une hausse du taux directeur de Bank Al-Maghrib de +50 pbs », fait savoir AGR dans ce rapport. Et de préciser que 71% des investisseurs sondés anticipent une hausse de +50 pbs du taux directeur en décembre 2022. À l'analyse des réponses obtenues par les trois principales catégories d'investisseurs (Institutionnels locaux, les Etrangers et les Acteurs de Référence), AGR relève que la part des institutionnels anticipant cette hausse ressort à 73%, celle des investisseurs étrangers à 71% et celle des Acteurs de Référence à 75%. Lire aussi: Taux directeur, taux d'intérêt, taux de change: quelle différence ? BAM répond Rappelons que BAM avait décidé de relever le taux directeur de 50 points de base à 2%, lors de la troisième réunion trimestrielle de son Conseil tenue le 27 septembre à Rabat. Cette décision est venue «prévenir tout désancrage des anticipations d'inflation et assurer les conditions d'un retour rapide à des niveaux en ligne avec l'objectif de stabilité des prix», avait expliqué le Conseil dans un communiqué. Le Conseil avait ajouté qu'il continuera «à suivre de près la conjoncture économique, aux niveaux national et international, et en particulier l'évolution des pressions inflationnistes». Lire aussi: L'augmentation du taux directeur n'impactera pas la croissance marocaine, rassure le FMI Le Conseil avait souligné la nette montée de l'inflation qui malmène l'économie nationale, en plus d'autres facteurs. «L'économie continue de pâtir d'un environnement externe défavorable et des répercussions d'une sécheresse particulièrement sévère, avec une nette décélération de la croissance et une forte accélération de l'inflation», avait-il noté. Cette dernière, selon BAM, continuait d'être alimentée par des pressions d'origine externe, mais s'était diffusé vers les prix des produits non échangeables. De ce fait, par rapport à ses prévisions de juin, Bank Al-Maghrib tablait sur un niveau d'inflation «nettement plus élevé» en 2022, suivi d'un ralentissement moins marqué en 2023.