De nombreuses personnes souffrent d'allergies résultant des changements de temps, en particulier avec l'avènement du printemps et le changement de l'environnement naturel. Certains allergiques recourent à l'automédication à travers la prise d'antibiotiques bien connus sans consultation médicale et sans prise de conscience des risques qu'ils encourent. Dans un entretien accordé à la MAP, Dr. Hanane Laarej, pneumologue-allergologue, aborde le diagnostic de la rhinite saisonnière, ses symptômes et les risques de l'automédication, ainsi que les conseils et mesures préventives à suivre afin d'éviter des symptômes qui peuvent perturber l'accomplissement des tâches quotidiennes. 1- Quels sont les risques de l'automédication et de la prise d'antibiotiques bien connus si le patient ressent des symptômes d'allergie? L'automédication et la non-consultation d'un médecin spécialiste ne sont pas sans risques qu'il s'agisse d'allergies saisonnières, de l'asthme ou d'autres maladies. Souvent, la prise de médicaments inappropriés et inefficaces peut avoir des effets secondaires pour le patient. Le traitement de l'allergie passe par l'utilisation d'antibiotiques prescrits par le médecin après avoir effectué des tests cutanés qui montrent le type d'allergie dont souffre le patient, pour découvrir les causes des symptômes qui y sont associés et déterminer les étapes et le traitement que le patient doit suivre selon le cas diagnostiqué. Pour l'allergie aux acariens, par exemple, l'unique traitement après le diagnostic demeure la prévention et la réduction de la poussière au foyer en enlevant les tapis et moquettes, en nettoyant les couvertures et en utilisant des matelas antiallergiques. Lire aussi. Vidéo. Qualité de l'air: quels risques pour la santé ? Les réponses d'un pneumologue Il est à noter que le grand danger réside dans le fait que les antibiotiques ont un effet sur l'organisme, les systèmes digestif et immunitaire en général et deviennent inefficaces avec le temps. L'erreur courante en matière d'automédication est de recourir à des « corticoïdes » qui ont des conséquences très graves sur l'état de santé du patient s'ils sont administrés sans avis médical. 2- Les allergies saisonnières peuvent être associées à une période précise ou à toute l'année. Comment diagnostiquer les allergies saisonnières et leurs symptômes et les différencier des autres maladies comme le rhume par exemple? Les symptômes respiratoires ressentis par le patient : écoulement du nez, suffocation, sensation de démangeaisons au niveau des yeux et du nez, éternuements. Ce sont des signes fréquents chez les personnes souffrant d'allergies, en plus d'une toux aiguë qui peut conduire, dans le pire des cas, à l'asthme. Lire aussi: Maroc: les étudiants en médecine «stigmatisés, mal nourris et mal logés», affirme une étude Contrairement à un rhume, qui dure entre cinq et sept jours au maximum, les allergies saisonnières se caractérisent par leur récurrence, les symptômes étant chroniques et très fréquents dans le temps et tout au long de l'année ou saisonniers au printemps ou sur de longues périodes prolongées tout au long de l'année. Le patient a tort de prendre des médicaments contre le rhume, alors qu'il souffre à l'origine d'une allergie. Au Maroc, les allergies saisonnières chez de nombreuses personnes sont causées par le pollen ou certaines fleurs (oliviers, plantes à épis et fleurs). La nature et la quantité des pollens que nous respirons dans l'air varient selon les régions et les conditions climatiques. 3- Quels sont les conseils et les mesures préventives les plus importants que vous recommandez afin d'éviter les symptômes qui empêchent parfois l'accomplissement des tâches quotidiennes? Il est très difficile d'éviter le pollen, surtout au printemps, car il se trouve dans l'atmosphère et l'air que nous respirons, de même qu'il est faux de croire que vivre loin des espaces verts réduit le risque d'infection: le pollen est de petite taille et le vent peut le transporter à des centaines de kilomètres des endroits où se trouvent les arbres, surtout avec de faibles pluies au cours de cette année, où le pollen reste suspendu en l'air pendant les mois de mars, avril et mai. Mais lorsqu'il n'y a pas de précipitations, le pollen peut continuer à se répandre dans l'air jusqu'en juin et provoquer des maladies allergiques. Afin d'éviter l'exposition aux allergènes saisonniers, il est impératif de veiller à ce que la maison soit aérée, surtout tôt le matin ou le soir, et de consulter un médecin spécialiste afin de prendre des médicaments qui incitent le système immunitaire à s'adapter à tout allergène. Propos recueillis par Hana Dakka-MAP.