La fin de l'année aura finalement été plus rude que prévu pour le marché de l'automobile. Selon les premiers chiffres du secteur publiés par nos confrères de La Quotidienne, les distributeurs ont ainsi clôturé 2020 avec seulement 133.315 véhicules écoulés, soit une baisse de près de 20% comparé à fin 2019. Une tendance que les opérateurs marocains voyaient venir, mais qu'ils espéraient atténuer, surtout avec la belle performance réalisée après la levée du confinement durant les mois de juillet et août. Mais les deux derniers mois de l'année n'ont pas suffi et les ventes de décembre 2020 sont même en retrait de 2,28% par rapport au même mois de l'année 2019. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé, notamment avec une course aux offres commerciales les plus attrayantes à laquelle se sont livrés les distributeurs. « En réalité, la fermeture durant 71 jours ne rattrape pas », nous confie Allal Benjelloun, directeur général de la Centrale automobile chérifienne (CAC). Sans compter que les opérateurs ont dû composer avec un problème dans la chaîne d'approvisionnement. « Beaucoup de constructeurs ont dû faire face à des problèmes d'approvisionnement sur certains modèles, ce qui a constitué une double peine pour le secteur », ajoute Benjelloun qui nous précise que CAC s'est alignée sur le marché en terminant l'année à -17%. Et quant aux marques qui auraient tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu, elles doivent cela soit grâce à leur positionnement de niche avec un volume de vente réduit ou au facteur élasticité des prix. C'est le cas de Porsche qui affiche une croissance de plus de 35%. « Le marché de la marque est assez modeste avec à peine 200 véhicules écoulés et nous avons surtout profité d'un réalignement des prix qui a été négocié avec le constructeur bien avant le début de la pandémie », souligne le patron de CAC qui distribue également les marques Skoda, Volkswagen et Bentley. Quid alors de la nouvelle année qui s'annonce ? Tout dépendra de l'avancement de la situation sanitaire selon l'avis de plusieurs opérateurs. Déjà, les 71 jours perdus pourront être rattrapés ce qui se répercutera automatiquement avec une croissance aux alentours de 15%, mais l'année 2021 risque bien de se terminer également sur une note négative avec une baisse de 5% si l'on compare l'activité avec celle réalisée en 2019, elle-même en baisse de 10% par rapport à la performance de 2018. Ce qui est sûr, c'est que le Salon de l'Auto ne viendra pas limiter les dégâts même si la campagne de vaccination se déroule dans de très bonnes conditions faute de temps de préparation suffisant accordé aux fabricants.