Être atteint du Sida n'est pas une chose simple. L'assumer devant la famille, les proches, et le reste du monde, est encore plus dure. Un jeune homosexuel originaire d'Agadir a eu le courage de raconter son histoire à visage découvert, avec des mots limpides et sans misérabilisme. « Le Sida ne tue pas et son traitement est gratuit dans le royaume ». Ce sont les paroles d'un jeune marocain atteint du virus. Abderrahim, natif d'Agadir, a attrapé le VIH il y a quelques années. Ses débuts avec la maladie n'ont pas été faciles, mais il a eu le courage de l'assumer et de raconter son histoire. Abderrahim a eu l'idée de partager une vidéo sur Youtube, et à visage découvert. Il veut partager son vécu non seulement avec les Marocains, mais avec tout le monde. « La première fois que j'ai su que je suis atteint du sida c'était en 2013. J'ai fais un test chez une association de lutte contre le sida, comme toute personne. Le médecin m'avait annoncé alors la mauvaise nouvelle. Elle m'avait également donné plusieurs conseils mais ce jour là j'étais tellement choqué », a t-il dit. Plusieurs personnes étaient curieuses de savoir comment il avait attrapé le virus. Son histoire peut être semblable à celle de plusieurs autres patients, mais son courage n'a pas d'égal. « Tout a commencé avec des rapports sexuels non protégés. J'ai eu un rapport sans utiliser le préservatif parce que je faisais confiance à mon partenaire. Je suis ensuite tombé gravement malade, quelques semaines après. Je me suis dit que j'ai juste attrapé froid puisque je venais de prendre une douche. Après environ 15 jours, j'ai fais un test et j'étais séropositif », raconte t-il. Et d'ajouter: « À ce moment là, le personnel médical a tenu à me rassurer. Ils m'ont dit que je vais avoir une vie normale et que je ne risque pas de mourir à cause du virus ».
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La majorité des Marocains atteints du sida ont peur de l'assumer devant tout le monde. Ils ont tendance à vouloir préserver leur anonymat de peur des regards désapprobateurs. « Les médecins m'avaient donné une autorisation pour prendre des médicaments à l'hôpital. Quand je suis allé, j'étais surpris de voir tous les patients avec des foulards cachant leur visage. J'ai fais connaissance avec plusieurs personnes qui ont le VIH, je suis devenu de plus en plus confiant par la suite », déclare Abderrahim. Ce dernier avait toujours du mal à informer sa famille, mais il a fini par lâcher le morceau. « C'est après tout cela que j'ai décidé de le dire à ma famille. Je l'ai d'abord dit à ma tante, puis à ma mère. Ma maman venait à peine d'accepter le fait que je sois homosexuel. Je lui ai di que j'étais désolé parce que je n'étais pas le fils idéal. Elle est resté sans rien dire pour un moment puis elle m'a dit que je me suis trompé et que j'étais son fils aimé. On a alors commencé à parler du virus et du traitement ». Tout comme Abderrahim lors de ses débuts avec la maladie, plusieurs personnes atteintes du virus souffrent en silence. Lui a eu le courage et la dignité de l'assumer. Espérons que son témoignage serve d'exemple.