Près de 80% des recettes de l'IS (impôt sur les sociétés) sont assurées par 0,98% des entreprises (2018), soit une forte concentration de l'impôt sur une petite partie des contribuables. Une situation qualifiée « à haut risque » par L'Economiste qui livre ce jour une analyse dévoilant les acteurs sur qui pèse « vraiment » l'impôt au Maroc. Ainsi, les activités financières couvrent 28% des recettes de l'IS alors qu'elles représentent seulement 3% des contribuables à cet impôt. Le secteur du commerce et réparation accumule 30% des effectifs soumis à l'IS pour une contribution à la recette de 20%. L'industrie manufacturière (7% de l'effectif contribuable) comble 16% de la recette, pendant que le secteur de la construction en assure 9% bien que représentant 23% des contribuables à l'IS.
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Des questionnements fusent autour des causes de cette concentration de la charge fiscale. Mohamed Hdid, président de la commission Fiscalité et Régime de change à la CGEM, se demande, à l'occasion des matinales sur les assises fiscales du 29 mars dernier, si cela « provient de la fraude, de l'informel ou de la concentration de la richesse auprès de 1% des entreprises ». « Auquel cas c'est normal qu'elles payent l'essentiel de l'IS », poursuit-t-il, relayé par L'Economiste. Côté IR, les salariés du privé et du public en absorbent 73%, parmi lesquels 40% se concentrent au niveau du privé. Sur les 42 milliards de dirhams de recettes d'IR atteints l'an dernier, les fonctionnaires y ont contribué à 10,2 milliards de dirhams, soit près de la moitié de la part des salariés du privé, élevée à 20,5 milliards de dirhams.
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94% des recettes de l'IR du secteur privé sont assurées par par 10% des salariés, soit ceux qui gagnent plus de 6.000 dirhams par mois. Les salaires à plus de 15.000 dirhams par mois (plus de 180.000 dirhams par an) contribuent à hauteur de 74% des recettes de l'IR du secteur privé. Enfin, 70% des recettes de la TVA reversées au Trésor sont assurées par moins d'1% d'entreprises. Un autre taux très concentré alors que la TVA est la première source de recette du budget général et l'impôt qui bénéficie le plus de mesures dérogatoires.