Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par les combats près de Tripoli, a déclaré dimanche soir le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, appelant les forces de l'armée Nationale Libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar d' »arrêter immédiatement » son offensive militaire sur la capitale libyenne. « Nous avons clairement indiqué que nous nous opposons à l'offensive militaire des forces de Khalifa Haftar et demandons instamment que cessent immédiatement ces opérations militaires contre la capitale libyenne », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Les forces devraient revenir à leurs positions statu quo ante », a-t-il insisté. Vendredi, le Conseil de sécurité des Nations unies et les ministres du G7 ont insisté sur le fait que toutes les parties concernées devaient désamorcer la situation de manière urgente, a rappelé le chef de la diplomatie américaine, soulignant que « cette campagne militaire unilatérale contre Tripoli met en danger les civils et compromet les perspectives d'un avenir meilleur pour tous les Libyens ». « Il n'y a pas de solution militaire au conflit en Libye », a réaffirmé le secrétaire d'Etat américain. C'est pourquoi les Etats-Unis continuent de faire pression sur les dirigeants libyens, ainsi que nos partenaires internationaux, pour qu'ils reprennent les négociations politiques menées par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Ghassan Salame, a-t-il ajouté, notant qu' »une solution politique est le seul moyen d'unifier le pays et de fournir un plan de sécurité, de stabilité et de prospérité à tous les Libyens ». Dimanche, l'offensive des forces de l'ANL en direction de Tripoli était freinée par des troupes du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, alors que la Libye menace de basculer à nouveau dans la guerre civile. Après une pause nocturne, les combats ont repris en matinée au sud de la capitale libyenne, notamment dans le périmètre de l'aéroport international de Tripoli, à une trentaine de kilomètres de la ville, une infrastructure inutilisée depuis sa destruction par des affrontements en 2014. Au moins 35 personnes, dont des civils, ont été tuées des deux côtés dans des combats depuis jeudi. Le ministère de la Santé du gouvernement basé à Tripoli a déclaré dans un communiqué qu'au moins 21 personnes, y compris un médecin, avaient été tuées et au moins 27 blessées, tandis que le porte-parole des forces de Haftar, Ahmed al-Mesmari, a fait état samedi que 14 soldats tués depuis le début de l'offensive.