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Groupe scolaire Massignon: les parents d'élèves indignés par la réforme du numérique
Publié dans H24 Info le 21 - 06 - 2018

Les parents d'élèves du groupe scolaire Massignon sont en colère et ont décidé de tirer la sonnette d'alarme, ce 1er juin 2018. Dans une lettre ouverte adressée à Jean-Christophe Deberre, directeur général de la Mission laïque française (MLF), un collectif de «parents indignés» a exprimé son mécontentement quant à la réforme du passage au numérique. H24 a parlé à trois parents d'élèves afin de comprendre la situation. Explications.
Le nouveau projet pédagogique visant à remplacer les manuels scolaires par des ordinateurs à la rentrée prochaine n'est pas du goût de tous les parents d'élèves. En effet, ceux-ci déplorent «le manque de communication, le manque de considération, l'absence de concertation» à leur encontre. Frais de scolarité en hausse constante depuis 3 ans, manque de considération des parents d'élèves… le projet de réforme du passage au numérique semble être la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Dans une longue argumentation que l'on retrouve dans la lettre ouverte, les parents s'insurgent contre la hausse des frais de scolarité toujours plus chers, mais également contre des décisions «unilatérales sans concertation ni dialogue préalables, qu'elles soient financières ou pédagogiques». La décision en question? La mise en place d'un nouveau projet pédagogique. Les parents indiquent avoir reçu un mot de Madame la proviseure, en mai 2018, avisant que « le groupe scolaire s'engage dans un projet numérique «Moodle », généralisé aux classes de CM1, 5ème et Seconde pour l'année scolaire 2018-2019. »
Visiblement déçus et indignés, les parents d'élèves se sentent contraints d'acquérir un matériel pédagogique imposé.
Une maman en colère et inquiète nous a expliqué avoir subi beaucoup de pression et d'intimidation de la part de l'administration. «Nous, on est juste des parents, nous sommes apolitiques, pas syndiqués; on veut juste défendre nos droits et nos enfants, avoir un minimum de respect et de considération en tant que parents d'élèves. Parce qu'un établissement est tripartite, il prend en compte les élèves, les enseignants et les parents. La direction est là pour chapeauter tout cela, mais qui fait le succès d'un établissement? C'est sa pédagogie, la qualité des enseignants et de l'enseignement dispensé», s'est insurgée la mère de famille dont nous préserverons l'anonymat.
Hausses des frais de scolarité et pétition
Mais que s'est-il passé avant que les parents et les enseignants ne se mettent en colère? «Il y a une pétition qui a été lancée, il y a eu un collectif de parents qui s'est constitué et qui disent non aux augmentations, parce que ce ne sont pas que les frais de scolarité qui ont augmenté mais aussi les droits d'entrée. Depuis 3 ans, nous sommes augmentés chaque année, on nous dit «si vous n'êtes pas contents, on a une liste de parents qui sont prêts à payer».
«Au mois de mai, nous avons reçu un mot, où l'on nous informe qu'il a été voté à l'unanimité en conseil d'établissement la mise en place d'un projet numérique, généralisé aux classes de CM1, 5ème et Seconde, et que l'achat des ordinateurs serait à la charge des familles. On nous envoie un acte d'engagement irrévocable Engagement familles dans lequel on s'engage à payer 12.400 dirhams pour les secondes, et 6.400 dirhams pour les CM1 et 5ème que l'on devra changer après trois ans d'utilisation», raconte la mère de famille, qui estime ne pas être contre le changement et la modernité mais souhaite tout de même que le projet soit justifié.
«Ce que l'on a demandé c'est un bilan par rapport à ces classes pilotes numériques, ça n'a pas été fait. Un retour des enseignants, un retour des élèves et un retour des parents dont les enfants ont participé au projet pilote, rien. Nous avons demandé le PV du conseil d'établissement où a été acté ce vote, nous ne l'avons pas puisqu'il n'y a pas eu de vote. Les parents sont acculés, même les enfants subissent une pression: «dites à vos parents d'envoyer l'acte d'engagement, dites à vos parents d'envoyer les chèques», puisqu'ils nous demandent de verser 25% ce 22 juin 2018. Les actes d'engagements sont distribués tous les jours aux élèves pour leur mettre la pression. Ils leurs disent que ce n'est pas un choix mais une obligation. Hier, un collectif d'enseignants s'est manifesté. Le 26 juin, un sit in est organisé parce que le patron de la MLF sera là et que nous souhaitons nous faire entendre», indique la mère de famille.

Pour contester cette décision de passer au numérique, le collectif de parents indignés s'est appuyé sur de nombreuses études prouvant l'impact négatif des écrans sur le développement psychomotricien des enfants. «En 2016, l'Académie américaine de pédiatrie s'inquiétait de l'impact néfaste des écrans dans la vie des enfants: troubles du sommeil, échec scolaire, risque d'obésité, isolement… Et recommandant d'aménager des « temps de déconnexion » à la maison». Les parents vont plus loin en indiquant que même les grands patrons de la Silicon Valley tiendraient leurs enfants à l'écart des nouvelles technologies.
Une réforme néfaste pour la santé des élèves?
Contacté par H24 Info, un autre parent d'élèves est contre cette réforme. « J'ai un enfant en 4ème et un autre en CM2, l'année prochaine, ils passeront respectivement en 3ème et en 6ème. Avec les moyens qu'ils utilisent actuellement à la maison (tablettes, ordinateurs, téléphone), ça les use déjà assez. Ajouter un appareil de plus ne rendra pas forcément service aux enfants. En plus, le financement de ce nouveau matériel est cher, 12.000 dirhams pour un ordinateur qui sera utilisé par les enfants dans deux ans, mais que nous devons payer en trois fois dès la rentrée scolaire 2018-2019. Un ordinateur performant ne coûte pas ce prix-là. Dans deux ans, lorsque les ordinateurs seront utilisés par les enfants, des ordinateurs plus performants seront mis sur le marché. En plus de cela, amener son ordinateur à l'école comprend un risque de casse ou de vol. Moi qui ai deux enfants, je vais devoir débourser 24.000 dirhams seulement pour des ordinateurs, sans compter les frais de scolarité qui ont augmenté de 5% cette année. Je suis contre cette décision et souhaiterai que l'on revienne au système classique».
Les parents d'élèves s'inquiètent dans la lettre ouverte quant aux conséquences que pourrait avoir le numérique sur le développement de l'enfant: «entrave tout développement psychomoteur, effets psychologiques graves, myopie, effets sur le cerveau, manque de concentration, addictions, troubles du langage et du sommeil...».
Une réforme pédagogique qui n'améliorerait pas forcément le niveau des élèves
Les parents d'élèves inquiets pour l'avenir de leurs enfants s'interrogent sur la décision radicale de l'école de passer des manuels au numérique sans transition en dépit des risques pour le développement des enfants, mais également pour les futures dépenses qui les attendent à la rentrée prochaine. En effet, le passage au numérique implique d'acquérir un ordinateur par enfant d'une valeur de 12 000 dirhams, dont la marque a été imposée par l'école.
«Il y a eu deux classes pilotes, une classe de 5ème et une classe de Seconde durant l'année scolaire 2017-2018. Vers le 3ème trimestre, l'administration a envoyé un communiqué de deux ou trois pages où ils expliquent le passage au projet numérique. Pourtant, il n'y a pas eu de bilan, pour savoir si les classes pilotes ont abouti ou pas. C'est quand même un passage à 360°, on passe du papier à l'outil informatique sans connaître les bénéfices de cet enseignement pour les enfants. Ils viennent imposer ce nouveau projet aux trois niveaux: primaire, collège, lycée», s'est indignée une mère de famille qui a trois enfants scolarisés à Massignon.
Les parents d'élèves sont nombreux à pointer du doigt les moyens de pression de l'administration du groupe scolaire: «Dernièrement, des gens de l'administration passent dans les classes concernées pour harceler des enfants, leur faire peur et leur dire, il faut absolument que les parents remettent le chèque avant le 22 juin. C'est devenu une usine commerciale, sachant que ce projet numérique n'a pas été imposé dans les autres villes marocaines. Nous sommes des cobayes à qui l'on oblige de subir. On doit payer le prix fort sans contester, c'est ca leur logique. C'est une décision unilatérale, sans concertation, c'est une dictature. Ca fait longtemps que nous payons les frais assez élevés chaque année, mais là trop c'est trop. Le risque de casse et de vol de ce matériel informatique est très élevé. Les élèves ne sont pas censés laisser leurs ordinateurs en classe, est-ce que vous pensez que les agresseurs ne viendront pas à la porte de Massignon pour voler les enfants?», craint la mère de famille.
«Certaines catégories de nos concitoyens disent c'est eux qui ont choisi. Nous sommes dans un système éducatif malheureusement défaillant puisque la plupart des parents des élèves de Massignon sont issus du système public et en sont fiers. Si on a mis nos enfants dans la mission française, c'est pour leur donner toutes leurs chances, et on se saigne vraiment pour payer la scolarité. 35.000 à 40.000 dirhams à poser par trimestre, je peux vous assurer que vous les sentez passer et que les parents engagent des crédits pour payer la scolarité», a conclut la mère de famille, qui est prête à scolariser ses enfants ailleurs si cette réforme pédagogique est bien confirmée pour l'année 2018-2019.
De son côté, le groupe scolaire n'a pas encore souhaité répondre à nos questions. Affaire à suivre.


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