Le Groupe Amazigh Oudaden a été sélectionné au WOMEX, le plus grand Marché des Musiques du Monde qui va avoir lieu à Copenhague du 27 au 31 octobre 2010. Le Groupe vient d'enregistrer un album Best Of des 25 ans qui sort en Europe dès novembre. L'histoire des Oudaden commence en 1978 dans les ruelles ensoleillées de Bensergao, tout près d'Agadir. Un lieu où les marchands déambulent, où les enfants jouent au ballon devant les portes et surtout, un lieu où les voisins sont solidaires, comme une grande famille. Justement, les fondateurs du groupe sont des voisins très liés qui, jusqu'à ce jour, ont su rester unis au sein de leur groupe. Jouant sur leurs propres instruments, ils reprennent alors le répertoire des Rways (les chanteurs troubadours amazighs) qu'ils n'hésitent pas à moderniser, ce qui apparaît, à cette époque, comme une révolution qui les démarque immédiatement et provoque aussi quelques controverses chez les Rways traditionnels. Très vite, ils affichent un talent remarquable qui les pousse à se produire dans plusieurs fêtes familiales. Après avoir envisagé de s'appeler « Adjaren » (Voisins), ils se décident pour le nom « Oudaden » (Mouflons de l'Atlas, des animaux fiers et courageux). Entre 1979 et 1985, les Oudaden connaissent une notoriété inattendue, à l'heure où internet n'existe pas encore, ni les CD, ni les Ipod. Alors qu'ils animent diverses soirées sans penser à enregistrer un album, leur réputation commence à courir grâce à leurs nouveaux fans qui diffusent leur musique avec les moyens techniques de l'époque : magnétophones enregistreurs, cassettes audio vendues au noir… Ils finissent par être remarqués par la société de production, Sawt Al-Maârif qui propose au groupe l'enregistrement de leur premier album, en 1985. A partir de 1985, les Oudaden sont conviés à participer au Festival de Tunis. Par la suite, une tournée «Soirée des Provinces», dans les plus grandes villes du Maroc, propulse la notoriété du groupe au niveau national avant d'entamer une carrière internationale qui les emmène aux Etats-Unis et en Europe, notamment sur les scènes de Bercy et du Zénith à Paris. Plus récemment, le groupe s'est produit au Mali en 2007, en Tanzanie et en Malaisie en 2009. En cette année 2010, ils ont fait l'affiche du 35ème festival de musiques métisses d'Angoulême au mois de mai. Quelques jours avant, encouragé par Brahim EL MAZNED, directeur artistique du Festival Timitar, ils enregistraient, en Normandie, l'album de leurs 25 ans de carrière sous la direction de Camel Zekri, un instrumentiste réputé. Enfin, sur leur terre d'origine, ils ont été très attendus début juillet, sur la scène du festival Timitar d'Agadir. Avec 25 albums à l'honneur de la chanson amazigh, les Oudaden sont vraiment des ambassadeurs exceptionnels de la région du Souss. L'album "Amzyi adou dergh" (« Retiens-moi ou je vais tomber »), sorti à la fin des années 80, a entraîné, à lui seul, la vente de plus d'un million de disques. Charismatique, le groupe a su gagner la reconnaissance des médias et des professionnels du réseau des musiques du monde. Invités à l'édition 2006 du Forum Babel Med Music, les Oudaden ont été nominés pour le Prix France-Musique des Musiques du Monde, qui a engendré la programmation du groupe dans de nombreux festivals en Europe et ailleurs. Les Oudaden mixent les instruments traditionnels et modernes, en s'inspirant des musiques du monde et du répertoire traditionnel amazigh réactualisé. Sur scène, la merveilleuse alchimie réunit Abdullah El Foua au chant et au banjo, Ahmed El Foua au talunt et au derbouka, Mohamed Jemoumekh au tam-tam, Larbi Amhal au nakus, Khalid El Foua au talunt et Larbi Boukharmous à la guitare. De sages cinquantenaires d'apparence calme et posée, mais sur scène, c'est une tout autre histoire. Ils lèvent une tempête cyclonique, font cavaler leurs percussions véhémentes, lancent haut la voix. Et provoquent parfois des désordres dans la tête et le corps de ceux qui se laissent happer. Il n'est pas rare de voir des spectateurs qui tombent en transe dans les concerts ou les mariages où ils se produisent ! Le résultat est une musique vivante qui soulève la ferveur d'un public marocain fidèle et d'un public étranger de plus en plus important. Poètes du passé et des temps modernes, ils n'hésitent pas à aborder, dans leurs chansons, des thèmes universels comme l'amour ou encore les difficultés économiques et sociales de leur région. Le groupe Oudaden se produira à Copenhague le 29 octobre à « Copenhagen Concert Center » grâce au soutien de l'Organisation International de la Francophonie, de Cultures France et d'Azigzao.