1 500 000 fleurs ( 300 kg) pour fournir un kilo de safran sec. Le Maroc, avec ses quelque trois tonnes par an, est le quatrième producteur de safran, après le Cachemire, l'Iran et l'Espagne. Cultivé depuis peu (avec succès mais en quantité encore modeste) dans la vallée de l'Ourika, le safran marocain provient principalement de la région de Taliouine, dans la province de Taroudant. Dans une vingtaine de villages accrochés aux pentes du Siroua, plus de mille agriculteurs cultivent le crocus sativus L, nom scientifique du safran. Dans les petits jardins traditionnellement irrigués par des séghias (canaux à ciel ouvert), les bulbes soigneusement sélectionnés sont plantés à la fin de l'été et fleurissent, pour la plupart, autour de la dernière semaine d'octobre. Les petites fleurs mauves doivent être cueillies avec rapidité et dextérité pour ne pas endommager les stigmates (partie supérieure du pistil), qui sont ensuite délicatement détachés, du bout des ongles, par les femmes, avant d'être mis à sécher dans des boites en bois. Il faut environ 150 000 fleurs (300 kg) pour obtenir 5 kg de stigmates frais, qui, en séchant fourniront 1 kg de safran sec… Rien d'étonnant, donc, à ce que cette épice à la saveur exceptionnelle soit si précieuse ! Le gramme de safran sec coûte actuellement à Taliouine 30 DH le Gramme. Le demande du safran est aussi forte pour le Maroc aussi bien que pour l'export. IL n'est pas impossible que les prix grimpent encore pour atteindre dans les proches années à venir, 50 DH le gramme. Le safran a été valorisé en novembre 2007, par le premier Festival du Safran qui s'est déroulé à Talouine, , sous le patronage du ministère de l'Agriculture, avec l'appui des autorités et collectivités locales (région du Souss-Massa-Drâa, province de Taroudant), et dans le cadre du travail mené par « Migrations & Développement » avec les agriculteurs producteurs de safran. Le travail associatif, notamment avec la création de plusieurs coopératives locales pour la production du safran, a apporté une autre plus value à la fois dans le domaine de la commercialisation et la structuration des producteurs. Spécialisée dans la mise en oeuvre de projets de développement rural intégré dans les zones défavorisées de l'Anti‐Atlas et du Grand‐Atlas, l'association Migrations et Développement (M&D) oeuvre depuis plus de 20 ans pour la structuration et l'appui des organisations villageoises dans le monde rural, la réalisation de projets de déploiement d'infrastructures de base et de soutien aux activités génératrices de revenus et le développement humain. La mise en place par M&D du Programme d'Action Concerté Taroudant (PACT 2010) contribue à une dynamique de développement rural durable qui prend en considération le développement humain et l'équilibre entre l'économie, le social et l'environnement. C'est dans ce cadre que M&D apporte sa contribution à l'organisation d'évènements tels que le Festival du safran de Taliouine. Une ONG qui mérite respect et considération pour son implication exemplaire de proximité.