Observatoire régional du Tourisme. Une nécessité. Dans le secteur du tourisme, depuis des années, on a pris l'habitude pour l'évaluation de l'activité, rien qu'au sujet des arrivées et des nuitées touristiques. Même l'administration y a trouvé son plaisir, devenu une phobie, et ne jure depuis des années que par les arrivées et les nuitées du touristiques. Certains ministres ont poussé le bouchon plus loin et on interdit aux délégués régionaux de communiquer la moindre information sur ces chiffres. C'est le ministère de tutelle qui se chargera de communiquer officiellement, selon bien sûr, ses propres critères et soucis, les fameuses statistiques officielles, sur le secteur du tourisme. Bref une transparence a un seul sens. Or les statistiques sur les arrivées et nuitées ne sont qu'un élément d'une vraie étude statistique qui se veut fiable et au service du développement du secteur. Tous les économistes du monde vous diront qu'on peut faire dire aux chiffres tout ce qu'on veut, selon l'ongle d'attaque, l'explication qu'on veut véhiculer ou l'objectif qu'on veut atteindre. C'est exactement comme l'histoire du verre rempli à moitié, chacun ne voit ce qui l'intéresse ( moitié plein pour l'un, moitié vide pour l'autre). Pour parer à cela, les pays touristiques ont créé depuis très longtemps un organisme officiel, professionnel et crédible, qui sert à donner un maximum d'éléments pour pouvoir analyser l'évolution, ou non du secteur du tourisme. Un vrai baromètre de toute l'activité touristique, allant de l'hôtellerie, aux voyages, en passant par la restauration, les rentrées de devises, les excursions, la satisfaction de las visiteurs, etc… Il s'agit de l'Observatoire du tourisme qui sera appuyé dans ses analyses sur le travail par des observatoires régionaux du tourisme. Chez nous on a crée depuis trois ans un Observatoire du Tourisme, auquel personne ne croit, ni adhère non plus, pour la simple raison qu'il a été conçu et financé totalement au sein du ministère de tutelle. Or le principe fondamental d'un tel organisme qui se veut crédible est d'abord la neutralité, l'impartialité, l'indépendance, surtout vis-à-vis des Pouvoirs Publics, avec en tête de liste le ministère de tutelle. L'observatoire doit jouir de tout le recul nécessaire pour pouvoir faire des diagnostics et des analyses crédibles pour la profession. C'est un instrument nécessaire qui apporte un regard profond et une approche de réflexion de terrain dont les professionnels ont besoin. Il n'est pas parti prenant, du tout. Il sert de laboratoire d'analyse, de synthèse pour le secteur du tourisme avec toutes ses composantes. Depuis des années que l'on pratique le tourisme, on n'a pas entendu parler du taux de retour par exemple, à l'échelon du produit touristique national, et régional. On n'a pas entendu parler, selon des analyses crédibles bien sûr, du taux de satisfaction. Des statistiques sur les excursions, sur le tourisme rural, l' hébergement chez l'habitant, le nombre de devises par ville touristique par origine de devises etc… Quant aux restaurants, aux bazars, aux taxis, aux gargotes populaires, au tourisme sportif, de randonnée ou de niche, les locations de voiture, la qualité de l'accueil dans les aéroport, la qualité de l'information touristique etc… on n'en sait rien, sinon des éléments éparpillés difficilement cernables car insuffisants. Tout est focalisé sur les arrivées et les nuitées qui sont un indice mais non le seul valable pour une analyse, qui se veut réaliste et constructive, dans le secteur. Moralité pour aller en avant, nos avons besoins dans nos régions touristiques, Agadir Souss Massa Draa, Marrakech El Haouz, Fès Saiss, Tanger et ailleurs de vrais observatoires régionaux du tourisme. Ils doivent être indépendants de l'administration gérés par des professionnels et doivent disposés des moyens matériels et humains nécessaires. Leur budget doit à la fois être alimenté par la trésorerie publique par les communes, au début de la création, pour arriver à une autosuffisance financière gérée par les différentes activités de cet organisme. Le CRT d'Agadir, précurseur comme à l'accoutumée avait inclus, dans son PDRT ( Plan de Développement Touristique Régional), la création d'un Observatoire Régional du Tourisme. La convention officielle, à ce sujet a été officiellement signée il y un an, en présence de l'ex premier ministre Driss Jettou. IL va falloir passer à l'action, en commençant par faire une étude de faisabilité, qui ne peut se faire que dans le cadre du CRT. Une fois l'étude terminée, le financement acquis, l'Observatoire égional doit avoir toute la latitude pour évoluer seul, avec son propre personne et ses locaux, pour servir comme un vrai outil d'analyses, de réflexion et d'accompagnement du secteur. Avec tout l'investissement touristique sui se fait et qui va venir, notamment la station Taghazout et les autres stations balnéaires en conception, l'importance régionale du tourisme va en grandissant, tant au niveau d'Agadir, qu'au niveau de la Région Souss Massa Draâ. C'est le moment opportun pour mettre en place l'Observatoire Régional du Tourisme, un outil qui devient vivement nécessaire pour accompagner le développement touristique, dans ses différentes composantes et ses différentes facettes.