Opter pour l'énergie éolienne : pourquoi pas ? Développer une énergie propre renouvelable. L'ONE a procédé à la pré qualification de 15 sociétés et consortiums sur les 20 ayant soumissionné à son appel à expression d'intérêt pour la réalisation d'une centrale thermique à base de charbon au Cap Ghir, à 40 km d'Agadir. L'information publiée vendredi dernier dans la presse écrite a déstabilisé plus d'un. Les membres du bureau du Conseil préfectoral d'Ida Outanane attendaient d'être mis au courant sur les termes de références sur l'étude d'impact sur l'environnement décidée en commun accord avec les cadres de l'ONE. Mauvaise surprise, L'ONT a préféré communiqué sur la pré qualification. Défi, mauvaise intention, fait accompli, lobbying ? Aller le savoir… En tout cas cette manière de communiquer renforce la position des élus et celle des représentants de la société civile qui se concernent pour aboutir à un plan d'action pour dénoncer la réalisation de la centrale thermique à base de charbon au Cap Ghir. Il est à rappeler que toute la zone située entre Tifinit ( 30 km au sud d'Agadir) à Tamri ( commune rurale où se trouve le site Cap Ghir) est dédiée au développement touristique balnéaire, selon le Schéma Directeur du Littoral. Ajouter-y que la nouvelle station balnéaire Taghazout dont les travaux ont été lancés officiellement se trouve, à peine à 20 km du Cap Ghir. La réalisation de la station balnéaire Taghazout, sur 620 ha avec un investissement de 20 Milliards de DH prévoit la construction de 18 000 lits qui vont engendrer la création de 8000 emplois directs et 40 000 emplois indirects. On est très loin des 160 créations d'emplois dont parle l'ONE avec sa centrale à charbon auxquelles il faut ajouter des craintes, menaces et dangers sérieux de pollution et de destruction de l'environnement sur toute la zone dédiée au développement touristique. L'équilibre naturel complexe mais fragile dans cette zone qui offre, selon des recherches scientifiques sérieuses, la plus grande bio-diversité marine dans la région, juste à une dizaine de Km du Cap Ghir. Les jours à venir apporteront des éclaircissements au sujet de cette fameuse centrale qui inquiète élus, opérateurs touristiques, de pêche, agricoles, citoyens, touristes, militants pour l'environnement et société civile locale. En effet on attend avec impatience le déplacement du DG de l'ONE et ses cadres, à Agadir prévu prochainement, sur un positionnement clair de leur part. L'étude d'impact sur l'environnement est nécessaire, elle est le préliminaire de toute faisabilité du projet. Les observateurs assurent que si l'ONE, en tant qu'établissement étatique veut vraiment assumer son rôle en tant qu'entreprise citoyenne, il doit au moins commanditer deux études d'impact, faites par deux cabinets différents ( un français et un allemand par exemple) et les laisser faire leur travail sans orientation ni interventionnisme. L'idéal est que l'ONE adopte une stratégie intelligente et nationaliste en matière de production d'électricité en appliquant sur le terrain une approche de régionalisation énergétique, en matière de production électrique. Cela veut dire d'abord permettre aux régions, le cas de la Région Souss Massa Draâ, de produire l'énergie électrique dans elle a besoin, à court, moyen et long terme. Et non, comme il est prévu pour Cap Ghir de produire 40% de la production nationale et à base de charbon, avec deux fois 600 MW. A cela il faut adopter une autre stratégie qui est celle de la production d'une énergie propre qui cadre à la fois avec un développement économique propre et un développement durable. C'est la tendance mondiale pour atténuer le réchauffement de la terre qui touche également notre pays, signataire du Protocole de Kyoto. Pour le cas du Cap Ghir, cela nous ramène à proposer tout simplement l'utilisation d'une énergie propre et renouvelable pour la centrale thermique prévue. Or le choix, dans ca cadre est tout indiqué : c'est l'éolien ou le solaire, sinon les deux. A moins que l'ONE veuille faire un bon technologique qui associe aussi l'utilisation de l'hydrogène vu le caractère du littoral de la zone du Cap et la disponibilité de l'eau de mer à faible coût. Cela changerait tout la donne et permettrait à l'ONE de lancer des appels à manifestation internationale pour la production de l'électricité au Cap, à base d'éolien, du solaire et de l'hydrogène pour respect le littoral et le développement touristique et économique qui lui est attribué. Plus important encore, cela concrétiserait le respect que doit l'ONE en tant qu'établissement étatique, à la fois pour l'environnement, pour préserver l'écologie et rester dans l'esprit du Protocole de Kyoto, voir même de profiter de l'utilisation d'une énergie propre et renouvelable pour renforcer l'image du pays, à l'échelon international et en tirer les profits connus de tous en matière de lutte conte les émissions des gaz polluants, dont le CO2 et dangereux pour l'environnement qui conduisent aux catastrophes que nous vivons, causés par le réchauffement de la planète. En résumé, rien ne sert de se précipiter, vaudrait mieux bien partir et à point, surtout en matière de production d'énergie dont les conséquences sur l'eau, la terre, les hommes, les animaux, les oiseaux, les plantes, les poissons, dans une zone de littoral riche et variée, pourraient être catastrophiques voire dramatiques. L'ONE doit y réfléchir à deux fois et assumer sa mission en tant établissement étatique qui doit jouer pleinement son rôle d'entreprise citoyenne nationale. On suivra de près l'évolution de cette affaire.