Plusieurs propriétaires de cafés et restaurants de l'arrondissement d'Anfa ont été surpris par une décision parvenue par courrier de la part de la Wilaya de la région de Casablanca-Settat. Cet arrêt « oblige les cafés et restaurants de l'arrondissement d'arrêter le service à 23h00 ». Cette décision est intervenue suite à des plaintes d'habitants de plusieurs quartiers de Casablanca, en particulier ceux d'Anfa, qui déplorent les nuisances sonores générées par les cafés et restaurants à proximité après minuit. Pour Noureddine Harrak, président de l'Association nationale des propriétaires de cafés et de restaurants (APCR), « plus que surpris, les propriétaires des cafés et restaurant d'Anfa sont en colère contre une décision qui frappe de plein fouet une activité économique vitale qui mobilise des investissements qui se comptent en milliards de dirhams ». En effet, selon les estimations de Nourddine Harrak, de 60 à 70% des recettes quotidiennes des cafés et restaurants sont réalisés surtout le soir. Ce professionnel explique qu'en l'absence d'un « fondement juridique de cette décision, les professionnels de l'arrondissement d'Anfa ne vont pas obéir. Ainsi, sur ce point nous avons sollicité le Wali de la région Casablanca-Settat par courrier, nous espérons une entrevue pour présenter nos arguments puisqu'il s'agit d'une décision arrêtée en juin 2015 qui se concrétise ». Pour les professionnels de ce secteur de services fermer à 23h revient à éliminer environ 25% de la main d'œuvre. Sachant que par exemple, un café de la corniche de Casablanca peut embaucher 130 à 150 employés. Dans ce même cadre, et lors d'une rencontre organisée à l'Arrondissement de Sidi Moumen à Casablanca le mardi 14 janvier, les intervenants ont relevé que « mise à part, la menace contre le chiffre d'affaires et les emplois, une telle décision ne va pas avec la vocation de la ville blanche, comme étant une métropole et la capitale économique du Maroc. Une cité avec une activité nocturne importante ». « Les propriétaires des cafés et restaurants de Casablanca et ceux du Maroc représentés par l'APCR ne revendiquent qu'une seule chose: le dialogue avec les autorités pour trouver un compromis sur nos horaires de travail et sur l'exploitation de l'espace public », affirme le président de l'APCR. On estime que le Maroc compte plus de 200.000 cafés et restaurants et que ces espaces font travailler plus de 1,5 million de personnes.