Le Texas refuse d'accueillir les réfugiés en 2020. Cet Etat du sud des Etats-Unis doit concentrer ses financements "sur ceux qui sont déjà là, en comptant les réfugiés, les migrants et les sans-abris; en fait tous les Texans", a indiqué le gouverneur républicain Greg Abbott dans une lettre au département d'Etat. Abbott a expliqué que le Texas, qui a accueilli environ 10% des réfugiés acceptés aux Etats-Unis depuis 2010, doit également faire face à "un problème migratoire disproportionné" avec l'arrivée depuis 2018 de plusieurs dizaines de milliers de migrants ayant traversé illégalement la frontière avec le Mexique pour demander l'asile. En septembre, Donald Trump avait annoncé qu'il laissait le choix aux différents Etats d'accepter ou non des réfugiés sélectionnés dans le cadre d'un programme fédéral de réinstallation. Ce programme, créé en 1980, concerne des réfugiés sélectionnés par les agences de sécurité et de renseignement américaines dans les camps de l'ONU à travers le monde, essentiellement parmi les plus vulnérables comme les personnes âgées, les veuves et les handicapés. L'administration Trump avait également annoncé une réduction drastique du nombre de réfugiés acceptés: 18.000 pour l'année budgétaire 2020 qui a débuté le 1er octobre 2019, contre 30.000 en 2018 et près de 85.000 en 2016. Selon la diplomatie américaine, 38 Etats ont déjà indiqué qu'ils poursuivraient leur politique d'accueil. Les autres ont jusqu'au 21 janvier pour se prononcer. L'opposition démocrate au Texas, deuxième Etat le plus peuplé du pays, a condamné la décision du gouverneur qui s'est "complètement soumis à la haine et à la xénophobie", selon l'élu au Congrès Joaquin Castro. L'association texane d'aide aux réfugiés (Refugee Services) a quant à elle dénoncé la "confusion" entre l'immigration illégale et le programme de réinstallation. "Les réfugiés admis aux Etats-Unis ont des documents légaux, leurs dossiers ont été minutieusement examinés par les services de sécurité et ils représentent l'une des parties de la population les plus résistantes, travailleuses, dynamiques et prospères", a affirmé le directeur de l'ONG, Russell Smith.