L'économie mondiale s'apprête à enregistrer un léger rebond cette année, mais ces perspectives restent fragiles, indique la Banque Mondiale dans un rapport rendu public le 8 janvier 2020. Selon les perspectives établies par l'institution financière, la croissance mondiale devrait s'établir à 2,5 % cette année, soit une légère hausse par rapport aux 2,4 % de 2019, à la faveur de la reprise progressive des échanges commerciaux et des investissements. Cependant, "deux phénomènes pèsent en outre sur cette reprise léthargique, faisant planer des doutes sur la trajectoire de la croissance économique", alerte la Banque Mondiale. Il s'agit du "gonflement sans précédent de la dette dans le monde" et du "ralentissement prolongé de la croissance de la productivité, dont la progression est indispensable à l'amélioration du niveau de vie et à l'élimination de la pauvreté". ACTU : La croissance mondiale devrait atteindre 2,5 % en 2020 grâce à la reprise progressive des investissements et des échanges commerciaux, mais ces perspectives sont fragiles et les risques de dégradation importants. https://t.co/tqS33KHaIz #WBGEP2020 pic.twitter.com/uADUxP12y8 — Banque mondiale (@Banquemondiale) January 8, 2020
Dans les économies avancées, la croissance devrait "marquer le pas" et "passer de 1,6 % à 1,4 %, principalement en raison de la faiblesse persistante du secteur manufacturier", poursuit le rapport. Quant aux économies émergentes et en développement, leur croissance, elles verront leur croissance s'accélérer, en moyenne, à 4,1 %, contre 3,5 % l'an dernier. Toutefois, la reprise devrait venir en grande partie de quelques grands marchés émergents qui sortent d'une période de marasme économique ou qui se stabilisent après une récession ou des turbulences. Pour de nombreuses autres économies, la croissance devrait ralentir car les exportations et les investissements restent faibles, indique la Banque Mondiale. L'atonie de la croissance a ceci de préoccupant que, indique l'institution, "même si la reprise dans les économies émergentes et en développement est conforme aux prévisions, le taux de croissance par habitant restera inférieur aux moyennes à long terme et progressera trop lentement pour atteindre les objectifs d'élimination de la pauvreté". C'est en Afrique subsaharienne, où vivent 56 % des pauvres de la planète, que la croissance du revenu devrait être la plus lente, est-il précisé. De même, les différends commerciaux pourraient connaître une nouvelle escalade, prédit l'organisme financier. Un ralentissement de la croissance plus marqué que prévu dans les grandes économies telles que la Chine, les Etats-Unis ou la zone euro aurait également de vastes répercussions. Une résurgence des tensions financières sur les grands marchés émergents (comme ce fut le cas en Argentine et en Turquie en 2018), une intensification des tensions géopolitiques ou une série d'événements climatiques extrêmes pourraient avoir des conséquences délétères sur l'activité économique dans le monde entier, craignent les experts de la Banque.