A 21 ans, Mohamed Aymane Salhaoui est un passionné de littérature anglaise. Aujourd'hui, il est venu de Bouskoura, seul, en train, pour assister à la 5ème édition du Forum Handicap Emploi Maroc, organisé par l'association Espoir Maroc. Un jeune homme inspirant. Nous l'avons rencontré. Actuellement étudiant, en 2ème année à la faculté d'Aïn Chok, option littérature anglaise, Mohamed Aymane confie d'emblée qu'«il n'y a pas une seule chose que je ne fais pas par amour». Passionné par la langue de Shakespeare, qu'il trouve plus expressive, moins exigeante et plus fluide que l'arabe ou le français, n'y trouvant aucune difficulté d'élocution. Bien que sa mobilité soit conditionnée par une chaise roulante, l'étudiant n'a qu'un objectif être compétent. Il explique ainsi «je ne veux dépendre de personne, je souhaite me réaliser par moi-même». Cet amateur d'Hemingway, curieux, et toujours à la recherche du savoir n'était pas intéressé jusque par le monde professionnel. Mais à l'occasion du Forum Handicap Emploi, qui a invité les directions des ressources humaines d'une vingtaine d'entreprises de différents secteurs à proposer leurs opportunités à des jeunes comme lui, Mohamed Aymane est venu «prospecter le marché, pour savoir quels sont les profils demandés».
En effet, le jeune homme est intéressé par le marketing, qu'il voit comme «un moyen de rassembler les gens, et qui peut m'aider à rencontrer des personnes». Souriant à souhait, ouvert et animé par une passion pour la vie, il se rappelle tout de même de certaines rencontres dont il ne garde pas de bons souvenirs. «En première année de baccalauréat, je suis passé d'un lycée privé à un lycée public. Très bien accueilli par l'administration, j'en étais agréablement surpris. Jusqu'à ma rencontre avec une enseignante qui m'a dit, que les personnes comme moi n'avait pas leur place dans ce lycée». Des propos d'autant plus inadmissibles de la part d'un professeur qui enseigne les sciences de la vie et de la terre. « Mais je ne me suis pas laissé abattre, et me voilà aujourd'hui étudiant à l'université. Repartant avec un stage chez un des leaders nationaux en solution monétique, près de son domicile à Bouskoura, Mohamed Aymane est satisfait de son déplacement. Au forum, ce jeune a impressionné tous les recruteurs qu'il a rencontrés. Ne jurant que par la compétence, refusant catégoriquement de dépendre de quelqu'un, il ne demande rien, il nous donne même un conseil : «Ton destin n'a jamais à être plus grand que ton futur ».