Le président algérien par intérim, Abdelkader Bensalah, a limogé mercredi le ministre de la Justice Slimane Brahmi et l'a remplacé par Belkacem Zeghmati, actuel procureur d'Alger, selon un communiqué de la présidence cité par les médias publics. Aucun motif n'est précisé dans ce communiqué, qui indique que le changement de portefeuille s'est fait "conformément à la Constitution (...) après consultation du Premier ministre Noureddine Bedoui". Bedoui et son gouvernement ont été nommés le 31 mars par le président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné deux jours plus tard, le 2 avril, après plusieurs mois d'un mouvement inédit de contestation. Or, l'article 104 de la Constitution indique que le gouvernement en fonction au moment de la démission du président de la République "ne peut être démis ou remanié jusqu'à l'entrée en fonction du nouveau" chef de l'Etat. La présidentielle prévue le 4 juillet pour élire le successeur de Bouteflika n'a pu être organisée faute de candidats et la période d'intérim de 90 jours maximum, prévue par la Constitution, a expiré début juillet. Magistrat à la longue carrière, Brahmi est remplacé par Belkacem Zeghmati, qui était depuis mai dernier procureur général de la Cour de justice d'Alger (qui regroupe Cour d'Appel, chambre d'accusation et tribunal criminel), poste qu'il avait déjà occupé entre 2007 et 2016.