Les travaux de la 49ème Assemblée générale de l'Organisation des Etats américains (OEA) ont pris fin, vendredi soir, à Medellín (nord-ouest de la Colombie), avec la participation du Maroc en tant que membre observateur permanent. Le Royaume, qui jouit de ce statut auprès de l'organisation panaméricaine depuis novembre 1981, était représenté par l'ambassadeur du Royaume en Colombie, Farida Loudaya. Lors de cette rencontre de trois jours, tenue sous le thème « L'innovation pour renforcer le multilatéralisme hémisphérique », les représentants de 33 pays américains sur les 35 qui composent cette organisation continentale, ont adopté plusieurs résolutions relatives entre autres au Venezuela et au Nicaragua, plongés dans des crises politique et sociale aiguës. La séance de clôture, présidée par le ministre colombien des Relations extérieures, Carlos Holmes Trujillo, a été marquée par des débats sur la situation dans ces deux pays d'Amérique latine. « Je ne peux manquer de souligner l'inquiétude que soulève la situation au Venezuela. Le rétablissement de la démocratie et la normalisation constitutionnelle au Venezuela constituent un objectif que l'OEA et ses Etats membres (...) doivent continuer à soutenir par le biais de tous leurs moyens politiques et diplomates disponibles », a souligné Trujillo dans son allocution de clôture. « La crise multidimensionnelle que subit le Venezuela » trouve l'une de ses plus grandes expressions dans « l'exode migratoire sans précédent qui s'est intensifié ces dernières années et ne montre aucun signe de répit », a ajouté le chef de la diplomatie colombienne. Bien que la région maintienne sa volonté d'accueillir les migrants du Venezuela, les efforts de chaque pays méritent d'être soutenus avec plus de détermination et de proportionnalité par la communauté internationale, a-t-il estimé. La prochaine session de l'Assemblée générale de l'organisation panaméricaine (basée à Washington) aura lieu aux Bahamas en juin 2020. L'Assemblée générale est l'organe suprême de cette instance continentale créée dans le but d'établir dans ses Etats membres « un ordre de paix et de justice, de maintenir leur solidarité, de renforcer leur collaboration et de défendre leur souveraineté, leur intégrité territoriale et leur indépendance ». "La tenue de la 49è session de l'Assemblée générale de l'OEA constitue une grande opportunité pour réitérer l'engagement total du Royaume du Maroc de continuer à œuvrer activement au sein de cette importante organisation panaméricaine, dont il est membre observateur permanent depuis novembre 1981", a indiqué l'ambassadeur du Maroc en Colombie, Mme Farida Loudaya, dans une allocution lors de la séance de clôture de cette assemblée dont les travaux se sont ouverts mercredi à Medellín. Intervenant devant les représentants de 33 pays américains sur les 35 qui composent l'OEA, l'ambassadeur a mis l'accent sur l'importance qu'accorde le Royaume aux questions à caractère multilatéral, inscrits à l'ordre du jour de l'assemblée générale de cette organisation continentale, à savoir la gestion de la migration et la préservation de l'environnement, "deux thèmes qui figurent parmi les principaux défis que doivent relever nos deux régions respectives". Mme Loudaya a, dans ce contexte, passé en revue les efforts déployés par le Maroc dans ces deux domaines, ajoutant que "partant de la prééminence de l'élément humain, la question de la migration et la mobilité humaine revêt une très grande importance pour le Maroc, qui est passé ces dernières années de pays émetteur de migrants à une terre d'accueil des ressortissants étrangers". Pour mettre fin à la situation de clandestinité et de vulnérabilité des migrants, le Maroc a procédé à la mise en place d'une opération de régularisation des étrangers dans le cadre d'une approche globale, inclusive, humaniste, solidaire et participative prenant en compte les droits humains fondamentaux, a précisé la diplomate marocaine. Lancée conformément aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI, cette vaste opération de régularisation a bénéficié à plus de 50.000 migrants, issus principalement des pays subsahariens, leur permettant d'accéder aux services publics, tels que l'éducation, la santé et la sécurité sociale, a-t-elle poursuivi. Conscient de l'importance de l'approche multilatérale pour le règlement des questions liées à l'immigration, le Royaume a pris activement part aux débats et consultations organisées dans le cadre des Nations unies en vue de trouver des solutions concrètes à cette problématique mondiale, a dit Mme Loudaya, rappelant la tenue à Marrakech, en décembre 2018, de la Conférence intergouvernementale sur les migrations au cours de laquelle a été adopté le premier "Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières". Elle a en outre mis l'accent sur le rôle que joue le Maroc dans la prévention et la résolution des conflits à travers le monde, soulignant l'engagement et la détermination constants du Royaume à œuvrer de concert avec la communauté internationale pour la promotion des valeurs de tolérance, de dialogue et de respect entre les cultures et les civilisations. Mme Loudaya a par ailleurs mis l'accent sur l'importance qu'accorde le Royaume à la coopération multilatérale dans le domaine de la préservation de l'environnement, affirmant que l'engagement du Royaume en la matière en est l'illustration. Elle a, dans ce sens, mis en exergue la participation active du Maroc aux forums internationaux dédiés à la préservation de la planète, s'arrêtant sur la tenue, en novembre 2016, à Marrakech, de la 22è Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22), "qui a connu un grand succès". Au cours des dernières années, le Maroc a renforcé son arsenal juridique dans le domaine de l'environnement, tout en accordant la priorité au développement durable inscrit au cœur de ses priorités, a-t-elle poursuivi. Soulignant la pertinence du thème choisi pour la 49è session de l'OEA, la diplomate marocaine a affirmé que le multilatéralisme offre le meilleur cadre pour relever les défis auxquels fait face l'humanité concernant aussi bien la gestion de la migration, la lutte contre le terrorisme que la mise en œuvre des objectifs 2030 du développement durable. "Nous devons non seulement innover le multilatéralisme, mais aussi le repenser si nous voulons trouver des solutions efficaces", a-t-elle plaidé, ajoutant que l'OEA constitue un "espace extraordinaire pour enrichir ce débat et apporter de nouvelles idées et des perspectives novatrices pour répondre aux nombreuses attentes des générations actuelle et future".