Le lupus, maladie auto-immune, touche plus de 5 millions de personnes dans le monde, des femmes dans neuf cas sur 10, souvent jeunes. Au Maroc, cette pathologie touche 20.000 femmes marocaines. L'association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), présidée par Dr Khadija Moussayer, se joint au « World Lupus Day », organisé le 10 mai depuis 16 ans par la Fédération Mondiale du Lupus, pour sensibiliser aux aspects méconnus de cette maladie. Souvent, cette pathologie est mal diagnostiquée ou mal soignée et peut être mortelle. Elle se déclare en général entre 15 et 45 ans et attaque progressivement tous les organes du corps.
«Le lupus est une maladie chronique auto-immune aux manifestations très diverses : poussées de fièvre, perte de poids, fatigue, sentiment de mal-être, douleurs articulaires et musculaires, lésions cutanées, troubles de la vision, état dépressif, symptômes psychiatriques… sans oublier des rougeurs en “ailes de papillon” au visage» nous explique Dr Khadija Moussayer, présidente de l'Ammais.
« Sa sévérité est variable selon les patients et chez un même individu selon les périodes. Elle peut rester inactive ou peu active pendant de longues périodes puis connaître des poussées attaquant de nombreuses parties du corps (articulations, peau, reins, cœur) et susceptibles de conduire à une hémorragie cérébrale ou pulmonaire, une insuffisance rénale…en particulier lors d'une grossesse » ajoute la présidente.
Et de poursuivre « cette imprévisibilité complique son diagnostic, souvent tardif. Un examen clinique spécialisé, accompagné d'un bilan biologique recherchant en particulier certaines substances, les auto-anticorps, permettrait pourtant de la confirmer précocement ». De nos jours, il n'y as de traitement curatif de la maladie bien qu'il existe plusieurs traitements qui permettent de maitriser l'activité anormale du système immunitaire, réduisant en particulier ses effets sur les organes vitaux comme les reins. Le traitement de la maladie commence habituellement avec certains médicaments anti-inflammatoires, puis le patient passe à des médicaments spécialisés tels que la cortisone et les immunosuppresseurs.