Des experts et des spécialistes en ressources humaines ont plaidé, samedi à Rabat, en faveur d'un modèle marocain propre en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE), lors de la session de clôture du 2-ème Forum international du capital humain, organisé à l'initiative de l'Association marocaine du management et développement du capital humain (AMMDCH), sous le thème "responsabilité sociale des entreprises et management du capital humain". Le Maroc est appelé à adopter sa propre approche sur les questions de la responsabilité sociale, sur la base de ses spécificités culturelles et géographiques, au détriment des concepts importés, ont souligné des intervenants. A ce niveau, l'expert en ressources humaines, Abdelilah Jennane, a relevé que le citoyen marocain, employé et responsable, est généralement solidaire par nature, une qualité à valoriser d'une façon autonome pour asseoir un modèle marocain en matière de RSE, à même d'en faire une expérience à généraliser pour d'autres pays africains. Il a en outre fait observer que le Maroc, à travers les institutions et les entreprises du secteur privé, a pris conscience et a accordé une grande importance depuis des années aux sujets liés à la responsabilité sociale et son impact sur l'économie et l'attractivité territoriale. M. Jennane a cité l'expérience de nombreuses entreprises et de départements ayant réussi à développer une forte cohésion sociale, en prenant en considération l'environnement social de leurs collaborateurs et leurs familles, au profit du développement et de la productivité. Pour sa part, Tariq Essaid, médecin du travail et expert en responsabilité sociétale ISO 26000, a indiqué que le volet social a toujours fait l'objet de débat au sein des entreprises et des administrations publiques, notamment en ce qui concerne la responsabilité sociale, notant que le Royaume a atteint un niveau de maturité en la matière lui permettant de capitaliser sur ses propres expériences dans l'édification d'une vision propre, sans pour autant négliger les acquis réalisés. L'expert a, à cet effet, mis l'accent sur l'importance de la norme ISO 26000 qui, contrairement à d'autres normes très connues de l'ISO, permet de clarifier la notion de responsabilité sociétale, d'aider les entreprises et les organisations à traduire les principes en actes concrets, et de faire connaître les meilleures pratiques en la matière. La directrice des ressources humaines au sein du ministère de la Jeunesse et du sport, Samira Baina, a de son côté passé en revue les actions menées et prévues par son département dans le cadre des plans ministériels d'administration exemplaire (PMAE) qui s'étalent jusqu'en 2021, et dont les objectifs portent sur le management des ressources humaines compte tenu des principes de la RSE. Le capital humain doit être investi rationnellement dans cette politique, dans la mesure où il doit être formé, sensibilisé et intégré sur tous les aspects qui s'y rapportent, a-t-elle fait observer. Le ministère de la Jeunesse et du sport, a-t-elle ajouté, œuvre à assurer des conditions de travail adéquates pour ses fonctionnaires à l'aide de la fondation des œuvres sociales, tout en contribuant à l'amélioration de la productivité et du bien être de ses collaborateurs. "La RSE, quels enjeux pour les managers du capital humain?" est l'une des thématiques abordées lors de ce Forum international qui a ouvert ses travaux jeudi par la signature d'une convention de partenariat entre l'AMMDCH et la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung, portant sur l'organisation de séminaires et de rencontres pour le développement du capital humain et d'un protocole d'accord entre le Master Management du capital humain et communication, relevant de l'Université Mohammed V de Rabat, et l'Ecole de commerce de l'Université du Québec-Trois Rivières (UQTR) au Canada, en vue d'obtenir une équivalence des diplômes et une cotutelle pour les étudiants en doctorat.