Un décret pour le moins contestable pour bon nombre d'associations de protection de l'enfance. En effet, entré en vigueur le 31 janvier dernier, ledit décret apporte des modifications aux modalités d'évaluation de la minorité d'âge des enfants migrants arrivant seuls sur le territoire français – les MENA, pour « mineurs étrangers non accompagnés ». C'est alors que jeudi dernier un collectif rassemblant dix-neuf organisations, syndicat et associations s'est donné rendez-vous devant le Conseil d'Etat pour réfuter ce texte qui durcit les conditions de prise en charge des mineurs isolés étrangers au titre de l'aide sociale à l'enfance (ASE), relate le quotidien français Le Monde. Parmi ces entités, entre autres l'Unicef, Médecins du monde, le Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI) ou encore la Cimade. Le texte découle en réalité de la loi asile et immigration, qui avait soulevé de vifs débats à l'Assemblée nationale avant son adoption définitive le 1er août 2018. Un texte qui exige qu'en soutien aux départements, les préfectures convoquent les mineurs pour un entretien, pour vérifier l'authenticité de leurs documents et collecter leurs empreintes digitales, leur photo, leur état civil, leurs coordonnées téléphoniques et électroniques, souligne Le Monde. Dans ce sens, le collectif craint que les vérifications en préfecture prennent le pas sur les entretiens faits par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) et soient à l'origine, au détriment de l'« impératif primordial de protection de l'intérêt de l'enfant », d'une multiplication des refus de minorité sur la base d'éléments peu fiables, explique la même source. Le Monde pointe aussi que certains documents d'état civil sont rejetés par l'administration, notamment les actes de naissance de Guinée, premier pays d'origine des mineurs isolés étrangers en France.