Le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) a annoncé retirer son soutien et son parrainage d'une campagne de sensibilisation des citoyens, en particulier les conducteurs, sur le rôle de la santé visuelle dans la sécurité routière, initiée par le Syndicat professionnel national des opticiens du Maroc (SPNOM). Cette décision intervient en raison du “non respect par le syndicat de conditions fondamentales exigées initialement pour cette campagne programmée du 21 au 23 courant au niveau des aires de repos des axes autoroutiers Tanger-Fès-Marrakech”, précise samedi le CNPAC dans un communiqué. Le CNPAC souligne que cette décision est prise dans le respect des lois régissant les opérations de ce genre, affirmant que le syndicat devra assumer les conséquences juridiques en cas de violation de cette décision. “Dans le cadre de son approche participative avec tous les acteurs institutionnels, les professionnels et les acteurs de la société civile, le CNPAC veille à parrainer et à soutenir toutes les initiatives visant à améliorer la sécurité routière dans le pays”, indique le communiqué, soulignant que c'est dans cette logique que le CNPAC a répondu favorablement à l'initiative du SPNOM. Ainsi, le Comité a convenu avec le syndicat de faire participer les ophtalmologues à cette opération en vue de réaliser gracieusement les examens médicaux nécessaires au niveau des aires de repos, conformément aux lois en vigueur et en avisant les autorités concernées, explique la même source, notant que le CNPAC a été surpris par le non respect par le SPNOM de cette condition fondamentale pour des raisons inconnues et le fait que le syndicat n'ait pas communiqué la liste des médecins participant à cette campagne. Les ophtalmologistes libéraux dénoncent cette campagne de santé visuelle menée par des opticiens dans les aires de repos Au lendemain de son lancement, la campagne suscite déjà des critiques auprès des professionnels. Le Syndicat national des ophtalmologistes libéraux du Maroc s'insurge ainsi en accusant les opticiens de “pratiquer illégalement la médecine” durant cet événement auquel “aucun ophtalmologiste ne participe”. Le syndicat publie un communiqué, vendredi, pour remettre en question l'aspect médical de cette campagne estimant qu'elle relève plutôt du “commercial”, soutenant à cet égard qu'il s'agit d'“une campagne publicitaire sponsorisée par une marque de verres correcteurs sous couvert de supposée action sociale”. Dans son communiqué, le syndicat précise que “l'examen de la vision est un acte médical qui ne peut être réalisé que par un ophtalmologiste ou sous sa supervision”, estimant que les bénéficiaires doivent être avisés du danger pour leur santé. “Nous tenons à attirer l'attention des concitoyens examinés lors de cette manifestation qu'ils ont près de 40% de probabilité d'avoir une pathologie médicale, potentiellement grave et cécitante qui n'aurait pas été diagnostiquée lors de ce prétendu examen de leur vue”. Ces spécialistes préviennent qu'il n'est jamais suffisant d'avoir une acuité de 10/10 (avec ou sans correction) pour prétendre disposer d'une bonne santé visuelle. Le syndicat annonce avoir saisi les autorités compétentes, à commencer par le ministre de l'Equipement, des Transports, de la Logistique et de l'Eau, en vue que cesse “les tentatives de banalisation des actes médicaux”.