En dix ans, la filière laitière a connu deux niveaux de croissance. C'est ce que fait ressortir une récente note du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Contribuant à hauteur de 5% en moyenne au volume de la production agricole et représentant 10,7% de celle de l'agroalimentaire, la filière laitière a traversé au cours des dix dernières années plusieurs phases de croissance. Les tendances de cette progression ont été passées au crible dans un rapport du HCP. Après une phase de croissance d'abord prudente ensuite soutenue entre 2007 et 2014, l'activité laitière a progressé, de nouveau, à un rythme modéré entre 2014 et 2017, indique le document. En moyenne annuelle, la progression de la production de lait s'est située à 1,9% par an, au lieu de 5% entre 2009 et 2013.Cette modération s'est accompagnée par une réduction des importations des produits laitiers hors fromage et beurre, notamment au cours des années 2015 et 2016. La balance commerciale du lait et des produits laitiers est restée toutefois déficitaire. Le déficit s'est établit à près de 640 millions de dirhams en 2017. Près de 60 % des importations laitières ont émané de deux pays européens, les Pays-Bas (32,1%) et la France (27,5%) et ont concerné particulièrement le lait infantile, le lait frais UHT et le lait en poudre. La HCP souligne que 63,4% des exportations marocaines de lait et de produits laitiers ont été expédiées vers la Mauritanie, 20,9% vers le Qatar et 7,9% vers le Sénégal. Par ailleurs, selon les résultats de l'enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages 2013-2014 de la HCP toujours, la consommation nationale moyenne de lait et de produits laitiers a été d'environ 59 litres par habitant et par an, en 2014, en dessous de la norme recommandée par l'OMS d'environ 11 points. Les citadins ont consommé presque deux fois plus de produits laitiers et de lait que les ruraux. Plus de 50% de la consommation laitière a concerné le lait frais, notamment pasteurisé, 16% le petit-lait et 14% le fromage. Les prix des produits laitiers ont connu pour la même période un accroissement de 0,7%, en moyenne, portés par la hausse de 6,2% des prix du petit-lait et l'augmentation de 3,9% de ceux du fromage. Les prix à la consommation du yaourt et de la crème fraîche sont restés relativement stables. La région de Rabat-Salé-Kénitra se présente la première zone laitière au Maroc, avec une production de 522 millions de litres de lait, suivie par les régions de Béni Mellal-Khénifra, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi, qui fournissent, pour leur part, 47% de la production nationale du lait. Le nombre de centres de collecte de lait a atteint 2 800 en 2017, avec une capacité globale de collecte dépassant les 2,5 millions de litres de lait par jour. Le lait collecté, qui représente 64%, en moyenne, de la production laitière, est traité au niveau de 122 unités industrielles locales.