Le bilan est sans équivoque reluisant et couronne les efforts déployés par le Maroc en matière de suivi de la grossesse et de l'accouchement. Le ministre de la Santé Anas Doukkali vient d'annoncer les chiffres relatifs aux mortalités maternelles. Ceux-ci ont affiché une nette baisse. Les efforts déployés pour améliorer la santé de la mère et de l'enfant au Maroc ont permis une réduction des mortalités maternelles de 78% sur 25 ans, en passant de 332 décès en 1992 à 72,6 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2017, a souligné le ministre de la Santé Anas Doukkali. Intervenant à l'ouverture d'une rencontre organisée en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population au Maroc (FNUAP), le Conseil national des droits de l'Homme et l'Association marocaine de planification familiale (AMPF), à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population, Doukkali a souligné, dans une allocution lue en son nom, que cette baisse importante du niveau des mortalités maternelles s'explique en particulier, par les efforts du Maroc en matière de suivi de la grossesse, d'accouchement en milieu surveillé et d'amélioration de la qualité de prise en charge. Citant la dernière enquête nationale sur la population et la santé familiale (ENPSF), le ministre a relevé que le taux de mortalité infantile est passé de 84 décès en 1992 à 22,16 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2018, soit une baisse de 74%. Pour sa part, le coordonnateur de programme du FNUAP, Abdelilah Yaakoub a salué les avancées notables réalisées au Maroc dans le cadre du Programme national de planification familiale, lancé depuis le milieu des années 1960, citant notamment le recul de la mortalité maternelle. Yaakoub s'est également félicité de l'action du FNUAP en tant qu'Agence des Nations Unies oeuvrant pour garantir l'accès universel à la santé de la reproduction, rappelant la distribution en 2017 des produits contraceptifs ce qui a permis d'offrir à 27 millions de personnes des choix de méthodes de planification familiale modernes et d'éviter de la sorte 13,5 millions de grossesses non désirées, 32.000 décès maternels, 207.000 décès d'enfants et 4,1 millions d'avortements pratiqués dans des conditions à risque. "La réalisation du droit à la planification familiale est le chemin le plus court et le moyen le plus économique pour éviter bon nombre de décès maternels, de grossesses non désirées et d'avortements à risque", a-t-il noté, notant que le taux des besoins non satisfaits en planification familiale dans le monde s'élève à 22% et la couverture de ces besoins est susceptible de réduire les décès maternels de plus de deux tiers dans le monde et aiderait à éviter 21 millions de naissances non planifiées et à prévenir 79.000 décès maternels et 1,1 millions de décès infantiles. De son côté, la présidente déléguée de l'AMPF, Latifa Jamai a expliqué qu'une femme qui planifie ses naissances apporte plus de soins et d'affection à son enfant et elle ne sera pas obligée d'interrompre l'allaitement maternel à cause de la survenue d'une nouvelle grossesse. Cette rencontre a pour objectif de placer la planification familiale au cœur des droits de l'Homme et la réalisation de l'autonomisation des femmes, de sensibiliser sur les avantages de la planification familiale pour la réalisation du dividende démographique, du développement économique et social et des Objectifs de développement durable (ODD) et d'engager un plaidoyer pour un accès universel à la planification familiale.