Le nombre des décès maternels a baissé de 40 pc au cours des deux dernières décennies grâce à l'utilisation accrue de la contraception, selon le rapport du fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) sur l'état de la population mondiale en 2012, présenté mercredi à Rabat. Ce document, qui a été présenté par Abdellah Yaakoubd, représentant assistant et coordonnateur de programme UNFPA, porte sur le thème “la planification familiale : droits humains et développement" et établi des liens entre la planification familiale, le droits humains et le développement économique et social. Intervenant à cette occasion, la représentante du UNFPA, Mieko Yabuta, a mis l'accent sur le droit fondamental des individus à la planification familiale et a souligné les avantages sociaux et économiques que revêt la planification familiales fondée sur les droits. Dans ce sens, le rapport a relevé que 222 millions de femmes dans les pays en développement ne sont pas en mesure d'exercer ce droit, en raison d'un manque d'accès à des services, des informations et à des fournitures de planification familiale fiables et de qualité, ce qui les expose au risque de grossesses non désirées. En effet, l'accès universel à la planification familiale volontaire relève de la protection de droits de la personne, mais c'est aussi une question de développement économique et social, précise le rapport. Dans ce cadre, une étude effectuée aux Etats-Unis a confirmé que la maternité chez les adolescentes réduit de jusqu'à 10 pc la probabilité de l'obtention d'un diplôme de fin d'études secondaires et diminue de jusqu'à 2.400 dollars le salaire des jeunes femmes. La planification familiale aide alors à éviter les grossesses non désirées, lesquelles peuvent avoir des effets négatifs sur l'aptitude des femmes à bénéficier de toute une gamme d'autres droits. Le rapport estime, par ailleurs, qu'environ 40 millions des 80 millions de grossesses non planifiées qui surviendront en 2012 aboutiront à un avortement, soulignant que la réponse aux besoins non satisfait de planification familiale au niveau mondial éviterait 54 millions de grossesses non désirées et réduirait de 26 millions le nombre des avortements. Par ailleurs, l'espacement des naissances de 3 à 5 ans peut prévenir jusqu'à 46 pc de la mortalité infantile dans les pays en développement, ajoute le rapport, notant que le nombre moyen d'enfant nés-vivants par femme à l'échelle mondiale atteint de 2,5. Pour ce qui est du bilan de la planification familiale au Maroc, également objet de cette journée d'information, le directeur de la population au ministère de la santé, Khalid Lahlou, a indiqué que le programme national de la planification familiale a permis la réduction de la mortalité maternelle de près 66 pc en 20 ans passant de 332 décès maternel pour toute 100.000 naissances en 1992 à 112 en 2010 et de la mortalité infanto-juvénile de 64 pc. Il a, en outre, fait part d'un certain nombre de stratégies et de programme, développés par le ministère de la santé, couvrant plusieurs composantes de la santé de la reproduction, notamment la santé maternelle et infantile et la planification familiale, précisant que le taux de prévalence contraceptive chez les femmes mariées de 15 à 49 ans est passé de 63 pc en 2004 à 67,4 pc actuellement. Et d'ajouter que ce programme participe d'une manière indirecte à la stabilité sociale, vue que les espacements des naissances ou leur réduction participent à préserver le pouvoir d'achat et à garder un équilibre socio-économique de la population marocaine. Pour sa part, Mme Yabuta s'est félicitée du taux d'utilisation des contraceptifs au Maroc, qui s'élève à 57 pc, tout en appelant à fournir plus d'efforts pour satisfaire les besoins encore manifestés et qui sont évalués à 11 pc. Cette journée a été marquée par la présence des représentants de différents départements ministériels, des agences des Nations unies, d'organisations de la société civile et de la coopération internationale, ainsi que du secteur privé.