Il a été reconnu coupable de mise en danger de la vie d'autrui. Un pilote marocain qui exerce depuis 27 ans s'est vu interdire pendant cinq ans le vol sur le territoire français. Il a également écopé de 10 mois d'emprisonnement et 5.000 euros d'amende pour avoir décollé malgré une fuite de carburant. L'information, relayée par le Figaro, fait état de la condamnation d'un pilote marocain de 51 ans à plusieurs mois de prison, assortis d'une interdiction de piloter sur le sol français pendant une période de cinq ans après sa sortie de prison. Pour cause, le pilote aux commandes d'un appareil de la Royal Air Maroc avait effectué en Août 2010 un vol Paris-Casablanca malgré avoir repéré une fuite de Kérosène. Condamné lors d'un premier procès sans jamais être informé, il a continué à voler jusqu'en mars 2017, quand il a été arrêté à l'aéroport de Nantes. Selon le média français qui revient sur les faits, un incident au réservoir de kérosène a été constaté lors de l'embarquement des 80 passagers qui devaient faire l'axe Paris-Casablanca. Plusieurs bagagistes ont été aspergés par un liquide émanant d'un mini-réacteur, logé dans la queue de l'avion. Ce petit moteur sert notamment à allumer les deux gros réacteurs sous les ailes de l'aéronef. Prévenu, le pilote descend, constate une fuite qu'il estime "en train de s'estomper" et signale l'incident au service technique de sa compagnie à Casablanca. Puis sans attendre de réponse, allume les deux turbines, à l'aide du petit réacteur. Une fois les conseils techniques reçus, il coupe ce mini-moteur, et effectue le vol retour sans incident. "Je suis descendu, je n'ai quasiment rien vu", s'est défendu le pilote, soulignant avoir pensé qu'un drain "évacuait le trop plein des réservoirs". "J'ai respecté les consignes, j'ai traité ce problème", en coupant le mini-réacteur avant de décoller, a-t-il ajouté. Dans son rapport, l'expert judiciaire a jugé la décision d'allumer les réacteurs "aberrante". Pour sa part l'avocat du prévenu Ralph Boussier, a plaidé que "dans ce dossier, soit on en a trop fait, soit pas assez et il ne devrait pas être seul devant ce tribunal.,Le pilote a décollé "avec la bénédiction de tout l'aéroport d'Orly et de la Royal Air Maroc", s'est-il exclamé. "Si personne n'a fait remonter le problème à la tour de contrôle, c'est qu'on a clos l'incident."