Au moins 370.000 musulmans de la minorité rohingya ont fui la violence en Birmanie vers le Bangladesh voisin depuis le 25 août dernier, a indiqué mardi l'Onu. Une grande partie de ces personnes vivent dans des abris de fortune, où logés par des communautés locales, alors que le gouvernement bangladais a demandé à l'Onu d'établir des camps d'accueil des réfugiés, a précisé le porte-parole de l'Onu, Stéphane Dujarric, lors d'un point de presse. Dimanche, l'Onu avait estimé le nombre des réfugiés rohingyas fuyant la Birmanie à 313.000, ce qui reflète l'ampleur du flux et, par ricochet, l'intensité de la violence. M. Dujarric a indiqué que deux avions chargés d'assistance humanitaire ont atterri à Cox Bazar, dans l'est du Bangladesh, mais ne satisferont que “les besoins de 25 000 personnes”, ajoutant que d'autres vols sont programmés pour apporter de l'aide à un total de 125 000 personnes. M. Dujarric a souligné que l'Onu demeure “préoccupée” de l'état de santé des femmes et des enfants arrivés au Bangladesh “souffrant de malnutrition”. L'Organisation est également alarmée de la “violence continue dans l'Etat Rakhine”. Il a fait savoir que dans cet Etat de l'ouest de la Birmanie, “la plupart des activités d'aide des agences des Nations unies et des ONG nationales sont suspendues ou sévèrement interrompues”. À rappeler que le Secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a dit la semaine dernière craindre le spectre du “nettoyage ethnique” du fait de la violence inouïe de l'armée birmane contre les Rohingyas, alors que d'autres responsables onusiens ont prévenu que la situation est “au bord du génocide”.