Invité du journaliste Youssef Tsouri sur France 24, Abdelhak Khiam directeur du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), est revenu sur la politique sécuritaire du Maroc et la coopération en matière de lutte antiterroriste avec la Mauritanie, mais aussi avec plusieurs pays d'Europe. Interrogé sur la coopération antiterroriste avec la Mauritanie, Abdelhak Khiam a estimé que celle-ci est fructueuse. « Nous n'avons aucun problème au niveau de la coopération sécuritaire », a-t-il indiqué. Ce n'est en revanche pas le cas avec notre voisin algérien. « J'appelle l'Algérie à coopérer avec le Maroc au niveau de la lutte antiterroriste », a déclaré le patron du BCIJ. Et de rajouter : « Environ 100 séparatistes qui se trouvent dans la région de Tindouf ont rejoint Daech ». Lors de cet entretien, Abdelhak Khiam a notamment rappelé les réalisations du BCIJ en chiffres : 43 cellules terroristes sur le territoire marocain ont été démantelées depuis la création de ce service de sûreté de haut niveau. « La politique sécuritaire du Maroc mise sur la prévention. On fait le nécessaire pour mettre la main sur ces cellules terroristes avant qu'elles ne passent à l'action », a souligné le patron du BCIJ. Selon l'ancien patron de la Brigade nationale de la police judiciaire, environ 1.623 Marocains ont quitté le royaume pour rejoindre des zones de conflit afin de rallier des groupements terroristes. « Cela ne concerne pas uniquement Daech, mais aussi d'autres zones de tension dans le monde », a-t-il détaillé. Que deviennent ces Marocains depuis ? « Environ 400 Marocains sont morts en Iraq et en Syrie et 78 personnes sont revenues au Maroc », répond Abdelhak Khiam. Les revenants sont soumis à une enquête judiciaire dès leur retour sur le territoire marocain et sont poursuivis en justice suivant la loi qui criminalise de se rendre dans des zones de conflit auprès d'organisations terroristes.