Véritable problématique de santé publique au Maroc, les troubles mentaux occupent le premier rang des priorités du ministère de la santé. Diagnostic, prise en charge et services, le département de El Ouardi brise le tabou sur ce mal, souvent mal jugé par la société. Ce vendredi 7 avril, le monde célèbre la journée mondiale de la santé. Cette année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a souhaité mettre un coup de projecteur sur la dépression. Selon une récente enquête de l'OMS, un marocain sur 10 souffrirait de dépression. Un chiffre qui alerte sur l'urgence de "parler" de cette maladie silencieuse qui altère la vie de plusieurs d'entre nous. Idées noires, manque d'envie et de plaisir, trouble de sommeil et d'appétit, la détresse morale peut se manifester par différents symptômes. Une pathologie à ne pas sous-estimer, car peut conduire à des conséquences désastreuses à savoir, le suicide. Contactée par 2m.ma, Nouama Zerouali, psychiatre, cite deux signaux majeurs qui peuvent alerter sur un état dépressif. La tristesse et l'anhédonie, soit un manque d'envie et de plaisir éprouvés par rapport à tout. A ces deux symptômes peuvent s'associer d'autres, à savoir des troubles de sommeil, d'appétit et de concentration, une auto dévalorisation, un sentiment de culpabilité, et autres, fait savoir Dr. Zerouali. Quand ces symptômes ne deviennent plus temporaires et durent au delà de quinze jours, il devient nécessaire de consulter un médecin. "Pour soigner un patient dépressif, deux traitements sont envisageables, précise la spécialiste, citant une prise en charge médicamenteuse et psycho-thérapeutique. "Un traitement sous forme d'antidépresseurs permettrait d'apaiser les symptômes dépressifs. La psychothérapie peut être également efficace en premier épisode dépressif, c-à-d en cas de tristesse mineure", explique t-elle. Au Maroc, l'offre des soins psychiatriques a été élargie. Le ministère de la santé note à cet égard la création et la mise en fonction de six services de psychiatrie intégrés au niveau des Hôpitaux Provinciaux de Nador, Chefchaouen, Tiznit, Casablanca, Figuig et Sidi bennour. Trois autres services de psychiatrie intégrés au niveau de KhénifraAzilal, Khouribga et El Jadida sont en cours de création. Selon le département le Louardi, l'offre régionale a connu également une extension par la construction de l'hôpital psychiatrique El Kelaâ Sraghna et le lancement des études de construction pour deux hôpitaux régionaux spécialisés en psychiatrie à Kénitra et Agadir. La psychiatrie universitaire a été également renforcée par la construction et mise en service de deux Hôpitaux de jour au sein des Centres Psychiatriques Universitaires Ibn Nafiss de Marrakech et Ar-razi de Salé. Dans ce même registre, le ministère a évoqué la prise en charge médicale des personnes avec troubles mentaux détenues au niveau du site de Bouya Omar, à travers l'opération "Al Karama" qui vise à protéger les droits aux soins dignes au niveau des structures sanitaires spécialisés. Pour ce qui est du budget spécifique à l'achat de médicaments, celui ci a atteint les 113 Millions de DH en 2015 contre 52 Millions de DH en 2013 ; avec l'introduction des médicaments psychotropes des 2èmes et 3èmes générations dans la liste des médicaments essentiels.