L'assurance inclusive, et plus particulièrement la micro-assurance, constitue l'un des principaux leviers de l'inclusion financière, a souligné, mercredi, le ministre de l'Economie, des finances et de la Réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun. S'exprimant à l'ouverture de la 7ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l'Assurance placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, Benchaâboun a indiqué que la micro-assurance peut avoir des visées sociales de protection des catégories n'ayant historiquement pas accès aux assurances traditionnelles et qui sont de surcroît les plus vulnérables aux risques. L'assurance inclusive peut avoir un grand essor grâce à l'innovation et la technologie qui peuvent contribuer à réinventer d'autres formes de protection sociale répondant à de nouveaux besoins exprimés par des personnes sans emploi qui créent leur entreprise, par des retraités bénéficiant d'une pension modeste, des travailleurs non-salariés peu ou moyennement qualifiés subissant des fluctuations de revenus importantes, a-t-il ajouté lors de cette rencontre qui se tient jusqu'au 1er avril sous format digital. Evoquant la généralisation de la protection sociale, il a noté que le secteur des assurances peut jouer un rôle plus actif dans ce chantier à travers la mise en place de produits complémentaires aux produits publics de sécurité sociale, notamment en matière de santé et de retraite, ou encore par le biais de la généralisation de l'assurance Accident du Travail et Maladie professionnelle. Le ministre a également annoncé que plusieurs mesures concernant le secteur des assurances seront actées lors la prochaine réunion du Conseil National de l'Inclusion Financière, notant qu'elles visent la promotion de l'assurance inclusive qui pourra se développer rapidement en s'appuyant sur de nouveaux canaux de distribution, comme les établissements de paiement, le digital ou le paiement mobile. D'autres mesures plus structurantes pour la promotion de l'assurance inclusive seront introduites dans le prochain amendement du Code des assurances dans l'objectif d'encadrer davantage ces nouveaux produits auxquels d'autres incitations pourraient être accordées, a poursuivi Benchaâboun. En outre, le ministre a rappelé que la stratégie dédiée au secteur financier repose sur trois domaines d'activité stratégiques, à savoir, l'approfondissement du marché financier en diversifiant les instruments financiers à la disposition des émetteurs et des investisseurs, la promotion de l'inclusion financière et la consolidation de la stabilité financière. Pour sa part, Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurances et de Réassurance (FMSAR), a souligné que "l'industrie de l'assurance a été bousculée par la pandémie de la Covid-19, ajoutant que "cette crise nous a fait prendre conscience que notre modèle classique basé sur la mutualisation des risques, pouvait vaciller face à un événement planétaire". "La bonne nouvelle, c'est que cette crise a joué un rôle déterminant dans l'accélération de la transformation numérique de notre secteur et nous a fait gagner plusieurs années", a-t-il ajouté. "Nous devons tirer des leçons de cette crise sanitaire pour nous y préparer", a-t-il lancé, notant que cette pandémie a démontré que les mécanismes d'assurance classiques ne peuvent pas couvrir les risques systémiques, ni amortir leur impact financier. L'un des principaux défis aujourd'hui consiste à construire des modèles de couverture capables de protéger les individus et les organisations, sans mettre en péril l'équilibre de notre secteur, a insisté Bensalah, ajoutant que le secteur des assurances au Maroc a réussi, au fil des ans, à améliorer ses indicateurs, en renforçant la solvabilité de ses acteurs et la couverture de leurs engagements. En ce qui concerne l'assurance inclusive, le président de la FMSAR a relevé que "les canaux de distribution classiques n'étant pas toujours adaptés à la micro-assurance, nous devons être créatifs et nous inspirer des expériences internationales abouties". L'enjeu est de fixer la juste limite entre la micro-assurance et l'assurance classique et de garder les réseaux traditionnels comme canal de distribution de référence pour la prévoyance et les garanties dommage, qui nécessitent de l'expertise et du conseil, a expliqué Bensalah. Cette rencontre, qui est organisée par la FMSAR sous le thème "Inclusion en assurance et résilience aux pandémies", met à l'honneur cette année le Cameroun. Au programme de cette 7ème édition, figurent des tables rondes autour de l'usage des technologies innovantes et des moyens à mettre en place pour rendre l'assurance plus inclusive et couvrir des populations qui, jusque-là, étaient en marge des systèmes assurantiels classiques. Des experts internationaux partageront, également, leurs expériences face à la gestion de la crise sanitaire liée à la Covid-19 et de manière plus générale la résilience des acteurs de l'assurance face aux pandémies.