Le Royaume se prépare au déconfinement, et pour le sport aussi, l'heure de la reprise a sonné. C'est le cas notamment pour le football. Les joueurs marocains ont hâte de retrouver les pelouses. Mais avant de rechausser leurs crampons, ceux de l'OCK devront se falre dépister. En effet, avant de reprendre dans un premier temps les entraînements collectifs puis éventuellement le championnat pour les clubs de première et deuxième division, certains clubs prennent l'initiative de mener des campagnes de dépistages afin d'assurer la sécurité de tous. C'est le cas de L'Olympique Club de Khouribga (OCK) qui a décidé d'entamer ce projet pour prévenir d'éventuelles contaminations au sein de l'équipe. Contacté par 2m.ma, Azzedine Al Hazzaz, secrétaire général du club nous explique que l'opération « a eu lieu mardi matin et n'a duré qu'une demi-journée ». « En tout, nous avons dépisté 24 joueurs ainsi que les entraîneurs, les préparateurs physiques et d'autres membres du club et tous les tests se sont révélés négatifs », ajoute le responsable. Une campagne de dépistage à l'initiative du club Menée en collaboration avec la délégation de la Santé de la ville, cette opération a également été relayée sur les réseaux sociaux du club. Initiative totalement indépendante et qui relève tout simplement d'une démarche d'anticipation, elle a pour but de préparer le retour progressif à la normale selon notre interlocuteur qui soutient qu'aucune notification officielle de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) n'a été envoyée. « Nous voulions être prêts lorsque les feux seraient au vert notamment pour reprendre les entrainements graduellement avant de relancer la Botola », explique Azzedine Al Hazzaz. « Nous nous sommes dit dans ce sens que nous devions réunir tous les joueurs à Khouribga puisque tous, à l'exception de trois ou quatre, ont décidé de passer la période de confinement auprès de leurs proches et familles. Certains étaient à Oujda, Tétouan, Agadir ou encore Marrakech et Casablanca. Et puisqu'ils revenaient d'autres villes, il était essentiel pour nous de dépister tout le monde pour assurer la sécurité de l'équipe », souligne le secrétaire général. « En vue de reprendre la Botola et après cette campagne de dépistage, les joueurs ont regagné leurs domiciles à Khouribga et resteront chez eux en attendant les décisions de la FRMF. Ils s'entraînent tous individuellement à la maison car les entrainements collectifs n'ont pas encore repris. Ils doivent dans ce sens se filmer à chaque séance d'entraînement à la maison et envoyer la vidéo à leur entraineur pour permettre un suivi individuel et personnalisé. Ils sont ainsi tous encadrés au niveau de la préparation physique, régime alimentaire etc. », un programme sur-mesure et adapté à la période de l'urgence sanitaire. Du côté de la FRMF, en effet aucune décision n'a été arrêtée ni pour les tests ni pour la façon dont sera relancé le championnat. Elle s'est d'ailleurs exprimée à ces sujets auprès de nos confrères d'Assabah, expliquant d'abord que rien n'a été exigé concernant les tests de dépistage. « Nous ne l'avons pas exigé, nous ne l'avons pas autorisé et ce n'est pas notre responsabilité. Les clubs et les autorités doivent prendre leur responsabilité », ont ainsi fait savoir les dirigeants de la fédération au quotidien. Pour eux, ceci est totalement contradictoire avec les mesures de confinement imposées par le gouvernement. La FRMF exige d'attendre une décision officielle et un protocole sanitaire avant de mener tout test de dépistage du Covid-19. Dans l'attente des consignes de la FRMF Ajoutant que les tests effectués indépendamment par les clubs ne correspondent « en aucun cas aux exigences du protocole proposé par la FRMF au gouvernement et qui n'est toujours pas validé. » En effet, la FRMF attend toujours aussi la réponse du gouvernement quant au protocole sanitaire qui sera déployé pour une reprise de la Botola. Enfin, il est, selon la même source, aberrant de tester les joueurs et les renvoyer chez eux au lieu de les mettre en quarantaine avant la reprise potentielle des entraînements. Des informations confirmées par Azzedine Al Hazzaz qui avance que la reprise des entraînements n'est pas actée, « pour le moment non, normalement nous attendons la décision de la fédération, on se prépare seulement à cette éventualité ». Cependant, pour lui, d'ici quelques jours le voile sera levé sur bon nombre d'interrogations. « Je pense que d'ici une semaine nous en saurons plus. Ils devraient déclarer ce qui a été décidé mais je pense que trois choix s'offrent à eux. Premièrement soumettre tout le monde à une préparation physique d'un mois. Puis soit la deuxième division ira jouer à Oujda et Al Hoceima. Le but étant que toutes les équipes de la deuxième division jouent tous leurs matchs là-bas et restent sur place toute la durée des événements. Compte tenu de la situation actuelle, il est plus facile que tout le monde se trouve dans la même ville et la région dispose de beaucoup d'infrastructures hôtelières qui sont en inactivité pour l'heure. L'idée étant d'héberger une ou deux équipes dans chaque hôtel afin de préserver la santé de tous », précise le responsable. La deuxième option qui pourrait être présentée par la FRMF serait, selon Azzedine Al Hazzaz, de « faire la même chose pour la première division mais entre Rabat et Casablanca ou bien Agadir. La ville est dotée de plusieurs terrains de football règlementés et tout à fait dans les normes mais aussi d'établissements hôteliers pour accueillir les joueurs qui devront, de fait, disputer tous les matchs sur place. » Enfin, troisième choix, « le Raja pourrait jouer tous les matchs restants, en retard, puis faire les comptes et annoncer le vainqueur de la Botola Pro qui sera donc en tête du classement. Les deux derniers seront relégués et les deux premiers de la deuxième division seront promus en première division, mais cette éventualité me parait peu plausible », nuance le secrétaire général de l'OCK. En effet, pour lui la décision la plus probable et la plus simple à réaliser serait de « jouer la Botala Pro normalement mais à huis clos », conclut-il.