* Attijariwafa Bank, CPM et BMCE Bank s'accaparent 54,43% du marché des crédits en 2005. * Les trois banques absorbent 67% des dépôts collectés auprès de la clientèle. Entre banques, la concurrence s'intensifie de plus en plus. Celles-ci s'acharnent à mettre à la disposition du client des produits qui rivalisent en innovation et en attractivité. Dans un contexte marqué par le développement du logement, les crédits immobiliers progressent plus vite que les autres types de produits accordés par les banques. Par rapport aux années antérieures, les activités de distribution des crédits et de collecte de dépôts ont connu, au terme de l'année 2005, une forte croissance. Dans une étude publiée par le Centre Marocain de Conjoncture, il ressort que l'encours brut des crédits bancaires a enregistré une hausse de plus de 13,2% contre seulement 6,9% en 2004. Idem pour les dépôts collectés par les banques qui ont affiché un taux de progression de 14,1% en 2005, contre 9,5% en 2004. En ce qui concerne le ratio crédits/dépôts, ce dernier s'est établi à 75,34% à fin décembre 2005, en légère baisse par rapport aux seuils observés au terme des deux exercices antérieurs, soit 76% en 2004 et 78% en 2003. Par ailleurs, note la même source, il est à noter qu'à l'exception des huit institutions regroupées au sein d'«autres banques» et dont le ratio (166,07%) est comparable à celui des banques à capital public (98,48% pour le Crédit Agricole du Maroc et 196,36% pour le CIH), les banques à capital privé affichent des ratios, beaucoup plus faibles allant de 52,14% à 92,28%. Toutefois, force est de constater que cette baisse est corrélée à la campagne d'assainissement menée dernièrement par ces deux banques. D'après les analystes du CMC, en terme de classement, le Crédit Populaire du Maroc demeure l'institution la moins utilisatrice des dépôts pour l'octroi des crédits, et ce même si ses engagements ont sensiblement progressé au cours des trois dernières années. Le CPM dispose d'une large marge de manuvre pour conquérir une plus grande part de marché à l'avenir. Il en est de même pour Attijariwafa bank. En effet, même si les taux d'utilisation ont progressé en 2005 comparativement à 2004 et 2003, cette institution reste assez prudente au niveau de l'utilisation de ses dépôts, soit respectivement 65,19% contre 65,2% et 63,14% deux années plus tôt. Distribution des crédits : forte asymétrie Pour ce qui est de la distribution des crédits, la concentration est moins prononcée que celle des dépôts. Les trois premières banques s'accaparent 54,43% du marché en 2005, en progression de deux points par rapport à 2004. D'après le CMC, le CPM a bénéficié de la croissance du marché du crédit. Sa part a ainsi augmenté durant les trois dernières années. Attijariwafa bank a vu sa part s'améliorer par rapport à 2004 et 2003. Quant à BMCE Bank, elle a conservé une part presque stable au cours de la période sous revue. Il en résulte que les cinq premières banques formées des trois premières, de la BMCI et de la SGMB, détiennent 72,5% des crédits souscrits par la clientèle bancaire en décembre 2005, en amélioration de deux points par rapport à 2004 et de quelques points comparativement à 2003. Quant aux huit principales banques de la place ( les cinq premières plus le Crédit du Maroc, le Crédit agricole du Maroc, le CIH), leur part s'élève à 96% des concours aux agents économiques en 2005, contre 92% en 2003. En matière de dépôts, il y a lieu de relever la prépondérance de trois principales banques, à savoir le CPM, Attijariwafa bank et BMCE Bank qui représentent 67% des dépôts collectés, en léger repli par rapport aux seuils relevés en 2004 et en 2003. Si l'on adjoint à ces banques la BMCI et la SGMB, les cinq premières banques représentent une part stable du marché des dépôts de la clientèle avoisinant 82,2%. Dans un contexte marqué par la surliquidité bancaire, les établissements de crédit ont réduit leur recours à l'endettement, mais la distribution des crédits évolue en fonction de l'évolution de l'activité économique. Or, il est indéniable que les chantiers battent leur plein depuis quelques années.