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Ababou, en toute transparence
Publié dans Finances news le 14 - 10 - 2010

* Bon comportement des principaux indicateurs de la Société Générale Maroc.
* Politique d'extension progressive du réseau et lancement prochain de nouveaux produis et services, dont notamment Sogetrade Net.
* Des synergies fortes avec les autres filiales marocaines spécialisées du Groupe SG.
* Mohammed Ali Ababou, Directeur général de la SGMA, revient sur les principales réalisations au titre du premier semestre, ainsi que sur la stratégie de développement déclinée par la banque afin de mieux consolider sa position au sein du microcosme bancaire.
- Finances News Hebdo : Quelle appréciation globale faites-vous de l'évolution des indicateurs de la SGMA au titre du premier semestre 2010 ?
- Mohammed Ali Ababou : Les principaux indicateurs de Société Générale Maroc évoluent de façon favorable au premier semestre, malgré un contexte global plus ralenti que 2009. Nos ressources ont ainsi progressé de 3,7% au cours du premier semestre contre une progression de 0,5% pour l'ensemble des banques, entraînant une progression de notre part de marché de 39 points. Concernant les crédits, après des progressions importantes en volume et en part de marché au cours des dernières années, nous avons mis l'accent, au cours du premier semestre, sur le financement à long terme de l'économie marocaine, notamment à travers les crédits à l'équipement en faveur des entreprises qui ont évolué de 14% et des prêts immobiliers en faveur de la clientèle des particuliers qui ont progressé de plus de 8%.
Globalement, nous enregistrons des indicateurs positifs, en nous appuyant sur nos engagements de service et notre offre de produits qui ne cesse de s'enrichir et de se diversifier, nous permettant d'accompagner avec efficacité le développement et les besoins de nos clients, qu'ils soient particuliers, professionnels, entreprises…
- F. N. H. : En ce qui concerne précisément les ressources bancaires, comment sont-elles exactement réparties (part des ressources rémunérées et part de ressources non rémunérées) et comment a évolué cette répartition au cours de ces dernières années ?
- M. A. A. : La structure des ressources de la majorité des banques a enregistré une modification significative au cours des dernières années pour accompagner les importants besoins de financement de l'économie marocaine. La très forte progression des encours de crédits (25 à 30%) ces dernières années n'a pas été accompagnée d'une évolution parallèle des dépôts clientèle. En conséquence, nous avons fait appel à des ressources de haut de bilan (augmentation de capital et obligations subordonnées) et, surtout, à des ressources de marché (certificats de dépôts). Nos ressources rémunérées ont donc progressé plus rapidement que les ressources non rémunérées. Depuis l'année dernière, nous avons stabilisé la structure de nos ressources à près de 50% de ressources rémunérées, y compris les ressources de marché, ce qui nous paraît aujourd'hui raisonnable.
- F. N. H. : Concernant les crédits accordés par la SGMA au titre de ce second semestre, quelle est leur tendance ?
- M. A. A. : Le second semestre n'en est encore qu'à son début. Les premiers indicateurs montrent, pour nous, mais aussi globalement pour le marché, une stagnation des crédits, particulièrement au niveau des crédits de trésorerie, les besoins des entreprises étant moindres. Par contre, notre dynamique reste très forte au niveau des crédits à l'équipement et au niveau des crédits immobiliers
- F. N. H. : Aujourd'hui, même si le Crédit Bureau est un rempart de plus pour lutter contre les créances en souffrance, n'a-t-il pas contribué justement à limiter les crédits globaux consentis par votre établissement ? Y a-t-il, dans ce sens, une réflexion globale engagée par le GPBM pour faire face au problème juridique posé par le Crédit Bureau, notamment le respect du secret bancaire ?
- M. A. A. : Le Crédit Bureau est une véritable avancée pour le système bancaire et l'économie marocaine. Il permet aux banques de consulter rapidement l'historique de paiement des emprunteurs et donc d'avoir une première idée sur l'éligibilité d'un client aux prêts. Cet outil n'est bien sûr qu'un élément parmi d'autres qui est pris en compte par le banquier, mais il permet de répondre plus rapidement et avec plus de pertinence aux demandes de crédits. En sécurisant l'octroi de crédit, le Crédit Bureau ne restreint pas la distribution du crédit, mais permet, contrairement à ce que l'on croit, un développement plus rapide des crédits, à l'instar de ce qui se passe dans tous les autres pays où il a été implanté.
Le problème de confidentialité soulevé est un faux problème. Cette information sur les clients est partagée entre institutions financières et Expérian Maroc (gestionnaire du Crédit Bureau) qui sont eux-mêmes tenus au secret professionnel, et tenus réglementairement, vis-à-vis de Bank Al-Maghrib, de n'utiliser les informations qu'exclusivement aux fins autorisées (octroi de crédit).
Je souligne aussi que ce type de service existe dans de nombreux pays, par exemple aux Etats-Unis où il est encore bien plus développé. Ce pays est pourtant très protecteur des droits individuels.
- F. N. H. : Sur un autre registre, quels types de synergie développez-vous avec Eqdom pour asseoir davantage votre position au sein du microcosme bancaire ?
- M. A. A. : Depuis sa création en 1974, Eqdom a toujours été un acteur de référence en matière de crédit à la consommation. Son entrée en 2002 dans le giron du Groupe Société Générale lui procure des atouts complémentaires indéniables pour pérenniser son positionnement dans un marché fortement concurrentiel.
D'une manière générale, des synergies fortes et constructives ont pu, progressivement, se mettre en place entre la banque et ses filiales spécialisées -dont Eqdom-. Les synergies mises en place ont montré toute leur importance pour accompagner, dans le temps, les ambitions de croissance et de rentabilité du Groupe Société Générale Maroc.
Concrètement, ces synergies s'expriment au quotidien dans de nombreux domaines.
Sur le plan commercial, la banque et les filiales œuvrent conjointement pour développer les relations clientèle, élargir et diffuser la gamme de produits et services, améliorer la connaissance des différents marchés et leurs potentiels ainsi que leur pénétration. A titre d'exemple, nos synergies avec Eqdom nous ont permis de nous positionner sur des modules de crédits spécialisés de type LOA. Ou encore de mieux approcher des marchés spécifiques tels que le marché des fonctionnaires, ainsi que de proposer aux salariés des entreprises une gamme plus riche de crédits, combinant les offres Société Générale et les offres Eqdom.
Sur un plan opérationnel et «support», les synergies s'expriment également dans de nombreux domaines : dans la mutualisation de notre démarche «achats» par exemple, dans nos programmes de formation, ou encore dans le partage de nos méthodes et outils. A titre d'exemple, Société Générale et Eqdom ont créé respectivement leurs propres Centres de Relation Clients, Eqdomtel et Sogetel, mais ces centres sont gérés au sein d'une seule et même entité. Ils bénéficient ainsi d'une même vision, d'une même équipe d'encadrement et d'outils performants et mutualisés.
- F. N. H. : Dans le cadre de votre stratégie de développement, quels sont les actes qui ont été posés, ou qui vont l'être d'ici la fin de l'exercice 2010, notamment en termes d'extension du réseau et de lancement de nouveaux produits ?
- M. A. A. : Notre croissance s'est faite sur le temps par du développement organique et des acquisitions. Aujourd'hui, le Groupe Société Générale au Maroc dispose d'un dispositif complet couvrant tous les besoins en services bancaires et parabancaires de la clientèle privée et des entreprises, avec des filiales dynamiques, souvent leaders ou co-leaders dans leurs domaines d'activité respectifs.
En conséquence, notre stratégie de croissance rentable repose essentiellement sur l'extension progressive de nos différents réseaux de distribution, dont notre réseau d'agences, et dans nos offres de produits, avec une accentuation de notre élargissement vers la clientèle grand public, avec des offres économiques. En effet, après avoir ouvert environ 30 agences par an au cours des quatre dernières années, nous comptons aujourd'hui plus de 330 agences réparties sur l'ensemble du Royaume et poursuivons et même accentuons notre politique d'ouverture d'agences, tant par le maillage sur les grandes villes et les villes moyennes que par des implantations dans les petites localités. En parallèle, nous continuons à développer fortement notre dispositif de banque à distance, secteur sur lequel nous sommes pionniers et leaders : services de banque par téléphone, canal Internet, guichets automatiques bancaires… Autant de canaux qui permettent à notre clientèle de disposer des principaux services bancaires «où ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent».
Concernant notre gamme de produits et services, nous ne cessons bien sûr de l'enrichir et, l'adapter aux attentes de nos clients, qu'ils soient particuliers, professionnels ou entreprises.
Ces derniers mois, l'accent a été mis sur le renforcement de nos services de banque à distance, puisque nous venons de lancer Sogecash Net, service de banque par Internet hautement sécurisé grâce au digipass (calculette physique qui permet de générer des mots de passe à usage unique, lors de chaque connexion) et en quasi temps réel. Nous lançons très prochainement Sogetrade Net, service qui permet d'initier et suivre les opérations de commerce international via Internet. Ainsi enrichie, notre offre de banque à distance et de Cash Management est aujourd'hui particulièrement riche et performante pour notre clientèle entreprise, et s'adresse tout autant aux grands groupes qu'aux PME/PMI. Sur le volet crédit, nous avons récemment lancé une offre d'affacturage, dont les premiers résultats sont très prometteurs et venons d'adapter une solution de gestion de parc automobile aux besoins des PME (ALD PRO PME).
S'agissant des Particuliers et Professionnels, nous poursuivons notre politique de déclinaison de nos offres packages, dont le succès est incontestable, en adaptant nos offres à chaque catégorie ou segment de clientèle (clientèle des jeunes, des fonctionnaires, des professionnels…). Ainsi, chaque client trouve à la Société Générale une offre «sur-mesure» et complète.
Bien évidemment, nous accompagnons activement le développement de la bancarisation au Maroc et avons, à ce niveau, développé des offres «entrée de gamme» simples, pratiques et économiques pour une nouvelle clientèle bancaire, tout en nous installant au plus près des populations concernées (dans des zones périurbaines, notamment).
Enfin, et au-delà de l'extension de nos réseaux et notre offre, notre politique de conquête et de fidélisation de notre clientèle repose également sur une écoute clientèle active et une démarche qualité soutenue. Nous appuyons ainsi en permanence nos actions de progrès sur un baromètre clientèle et sur les processus de certification de nos activités bancaires. Nous sommes fiers d'être la seule banque à être certifiée par un organisme externe (Afaq Afnor) en matière de qualité de service de banque au quotidien sur l'ensemble de notre réseau. C'est un engagement fort vis-à-vis de nos clients en matière de qualité de nos services.
Par ailleurs, le développement et la formation continue de nos collaborateurs constituent le socle de cette croissance, pour disposer des meilleures compétences techniques et commerciales au service de nos clients.
- F. N. H. : Justement, dans le même sens, vous avez lancé, en partenariat avec l'Association SOS Villages d'Enfants, la 1ère carte bancaire caritative au Maroc. Concrètement, presque un an après son lancement, quel bilan pouvez-vous en dresser ?
- M. A. A. : Le partenariat que nous avons signé, il y a un an, avec
SOS Villages d'Enfants illustre notre engagement citoyen et solidaire pour la scolarisation des enfants issus de milieux défavorisés. Plus globalement, cette action dénote notre implication en faveur de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain.
L'adhésion de notre clientèle, tous segments confondus, a été immédiate et, moins d'un an après le lancement de la carte, c'est plus d'une classe entière d'enfants qui, aujourd'hui, peut, mois après mois, accéder à l'éducation au sein d'une école SOS Villages d'Enfants. Par ailleurs, un projet Eco-Ecole, visant à sensibiliser les enfants au respect et à la protection de l'environnement, a pu être mené à bien dès cette année.
Au final, les bons résultats enregistrés en matière de souscriptions renforcent cette image d'élan solidaire et authentique qui caractérise la société marocaine dans son ensemble. Notre fierté est à la mesure de notre capacité d'innovation : penser la banque de demain qui, à travers des produits de bancarisation modernes, contribue au développement solidaire de toute la société.
De manière plus générale, notre engagement citoyen au niveau de l'éducation des populations défavorisées est fort, en particulier à travers le soutien que nous apportons à la Fondation Zakoura Education.
- F. N. H. : En tant que banquier aguerri, que vous inspire l'avènement de
Bâle III ? Une réflexion dans ce sens est-elle déjà engagée au sein du Groupe SG ?
- M. A. A. : Les nouvelles règles Bâle III vont dans le sens d'un renforcement des structures financières des banques qui seront plus solides et pourront donc accueillir plus de dépôts et accorder plus de crédits. Le groupe Société Générale figure déjà parmi les établissements bancaires les mieux capitalisés en Europe et aborde donc sereinement ce nouveau dispositif.
Quant à Société Générale Maroc, c'est encore plus simple puisque nous respectons déjà les règles qui sont en cours d'élaboration. Cependant, pour pouvoir juger réellement de l'impact de Bâle III, il faudra attendre encore pour connaître les règlements définitivement validés au niveau du Comité de Bâle et voir ensuite s'ils seront appliqués de façon uniforme à travers le monde.
- F. N. H. : Fruit de la volonté royale, la société «Morrocan Financial Board», qui se chargera de gérer la Place financière de Casablanca, vient d'être créée. Pourquoi, malgré l'importance de ce projet structurant, la SGMA n'est-elle pas dans le tour de table ?
- M. A. A. : Nous avons très activement participé à toute la démarche menée par Bank Al-Maghrib, en appui sur le cabinet McKinsey, sur la Stratégie de Développement Intégré du Secteur Financier Marocain. C'est cette démarche qui a fait naître le projet Casa Finance City. Notre implication dans ce processus est totale et produira ses effets dans le temps. Avec le très important réseau Société Générale développé en Afrique de l'Ouest et en Afrique du Nord, nous sommes en mesure de contribuer de manière significative au développement de Casa Finance City en tant que Place Financière Régionale. C'est plus cela qui est notre objectif que de participer à une structure de gestion, dans laquelle, de toutes les manières, toutes les banques ne peuvent pas être représentées.


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