* La protection du consommateur est un projet initié par le Souverain. * La mise en place du Centre Marocain de la Consommation (CMC) et de lOffice National de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ONSSA) donne une nouvelle mesure à la consommation et à la protection du consommateur. * Le projet de loi 31-08 est aujourdhui en cours détude au niveau de la Chambre des représentants. Le contexte actuel est marqué par plusieurs évènements qui militent en faveur de la protection du consommateur. Parmi ces évènements, on peut citer la libéralisation du commerce, la multiplication des accords tarifaires, la concurrence agressive entre les produits nationaux et étrangers autant déléments qui font de la protection du consommateur un enjeu crucial pour notre économie. A noter que ce projet est porté par la haute instance de notre pays. Le Souverain a exhorté lexécutif et le législatif à diligenter ladoption du Code de protection du consommateur. «Afin de compléter léventail des outils de soutien social, nous exhortons le gouvernement à mettre en uvre les mécanismes législatifs et institutionnels nécessaires pour renforcer le pouvoir dachat des citoyens, contrôler les prix et combattre la corruption». Cest dans ce sillage que sinscrit lorganisation par la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc dun séminaire sur les enjeux économiques de la protection du consommateur. Cette conférence se veut une occasion pour les opérateurs marocains et belges de débattre de la protection du consommateur. Au Maroc, la protection du consommateur se renforce lentement mais sûrement. La mise en place du Centre Marocain de la Consommation (CMC) et de lOffice National de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ONSSA), dont lobjectif est de renforcer le cadre institutionnel de la protection du consommateur, donne une nouvelle mesure à la consommation et à la protection du consommateur. Ce séminaire a également pour but dévaluer les différentes mesures réglementaires et administratives pour lutter contre la contrefaçon, notamment à travers un étiquetage adéquat, des normes et des labels et par un contrôle douanier, afin déviter les risques et les dommages susceptibles de porter atteinte aux personnes, aux biens et à lenvironnement. Si on prend létiquetage, on remarque quil joue un rôle important dans la protection du consommateur dans la mesure où létiquette fait le produit. Daprès S. El Koubia, cadre à lOffice National de la Sécurité des Aliments, létiquette se veut une carte didentité et, partant de là, elle doit remplir un certain nombre de critères : le premier principe de létiquetage cest quil ne doit pas créer de confusion, le second est relatif à la non utilisation des mentions abusives et, enfin, le troisième principe cest quil ne faut pas attribuer aux denrées alimentaires des propriétés de prévention, de traitement ou de guérison de maladies. Aussi, parmi les conditions de létiquetage, on peut citer les mentions obligatoires qui doivent être rédigées en langue arabe et éventuellement en toutes autres langues, linterdiction dusage dabréviations ou dobservations particulières sauf celles prévues par la réglementation et les conventions internationales, les mentions obligatoires doivent figurer à un endroit apparent de manière à être visibles, clairement lisibles et indélébiles. Les mentions obligatoires sont la dénomination de vente, la liste des ingrédients, la date de péremption ainsi que lindication des conditions particulières de conservation et la date de production, le lieu dorigine ou de provenance, chaque fois que lomission de cette mention est de nature à créer une confusion dans lesprit de lacheteur sur lorigine ou la provenance réelle de la denrée alimentaire. Tout ceci vient du fait que le consommateur a droit à une information correcte et complète. Et dans ces conditions on parle dét(h)iquetage. La loi 31-08 complète larsenal juridique existant Daprès M. Boucetta, secrétaire générale du ministère du Commerce, de lIndustrie et des NTI, le contexte actuel reste marqué par labsence dun cadre juridique spécifique de protection des consommateurs à légard de certains domaines ( crédit à la consommation, services bancaires ). On remarque également la faiblesse du rôle joué par le consommateur en tant quacteur économique influant sur le marché et stimulant la concurrence saine et loyale entre les acteurs économiques. Aussi, louverture du marché intérieur sur létranger implique-t-elle de nouvelles exigences et de nouveaux standards. M. Boucetta a passé en revue les axes dintervention proposés dans le cadre du plan Rawaj et qui touchent directement le consommateur . Elle cite à cet effet la consolidation du cadre juridique de protection des consommateurs, laffermissement du cadre institutionnel de protection des consommateurs, le renforcement du mouvement consumériste et le développement de moyens et de supports dinformation et de sensibilisation des consommateurs. Le projet de loi 31-08 complète larsenal existant. Ce projet est le fruit dun travail commun entre tous les intervenants. Le texte a été approuvé par le Conseil de gouvernement le 11 septembre 2008 et par le Conseil des ministres le 20 octobre 2008. Il est aujourdhui en cours détude au niveau de la Chambre des représentants. En parallèle, on retrouve lélaboration des textes dapplication du projet de loi 31/08 en collaboration avec les départements concernés. Reste quune grande partie des dispositions de loi ne peut être appliquée si les associations des consommateurs ne sont pas actives. Le débat sur lutilité des associations des consommateurs est aujourdhui ouvert au Parlement.