* Un RNPG de 678 millions deuros, soit trois fois moins quen 2008. * De nouvelles priorités définies à travers le plan de transformation «Ambition SG 2015». Pour la présentation de ses résultats annuels au titre de lexercice 2009, le Groupe Société Générale a fait les choses en grand. Des journalistes venus des quatre coins du monde ont été conviés récemment à Paris, au luxueux siège de létablissement bancaire, pour assister au grand oral du PDG, Frédéric Oudéa, et de son staff. Très détendu, le verbe facile, Oudéa a donc «défendu» le bilan de la SG, non sans faire, au passage, un clin dil subtil aux analystes et autres observateurs avertis de la scène financière française qui prêtent une attention particulière à la rémunération des dirigeants et bonus des traders. «Jai renoncé à mon bonus, mes stock-options et à recevoir des actions gratuites en 2010 au titre de lexercice 2009», martèle-t-il demblée, comme pour mieux faire passer les 250 millions deuros qui seront distribués à 2.600 opérateurs de marchés. «Cela sinscrit dans le strict respect des règles du G20 pour les rémunérations des opérateurs de marchés; et ce montant est en baisse de 66% par rapport au précédent exercice», sempresse-t-il de souligner, tout en précisant que les «rémunérations variables sont calculées sur la base du résultat dexploitation (après déduction de la charge du risque) après prise en compte du coût du capital». Plus concrètement, cela se traduira par un «différé de paiement (en moyenne de 55%) de la rémunération variable sur 3 ans intégralement versé en titres Société Générale (ou instruments indexés sur le titre) et soumis à des critères de performance pouvant entraîner sa baisse ou son annulation complète (malus)». Cette politique de rémunération, quoique qualifiée de «responsable» par Oudéa, ne semble pourtant pas faire lunanimité auprès de lopinion publique française qui fustige cette largesse des établissements bancaires français en général, dans un contexte où ils devraient plutôt renforcer davantage leurs fonds propres pour mieux assurer le financement de léconomie nationale. Contexte défavorable Le contexte économique et financier particulier qui a marqué lannée 2009 a été pour beaucoup dans les résultats mitigés dégagés par le Groupe SG. En effet, à périmètre et change constants, le produit net bancaire enregistre un léger accroissement de 0,7% à 21,7 milliards deuros, pour un résultat dexploitation (Rex) qui régresse pratiquement de 95% à 116 millions deuros. «Un Rex plombé essentiellement par le coût net du risque très élevé, sétablissant à 117 points de base (contre 66 pbs en 2008), soit 4,4 milliards deuros», souligne Didier Valet, directeur financier du Groupe. Un montant sous-tendu par la forte progression de la charge du risque au niveau du pôle Réseaux France, des métiers Financements spécialisés et Assurances, des activités Banque de financement et dinvestissement, mais également au niveau des Réseaux internationaux, du fait principalement de la forte montée des défauts en Russie (430 pbs contre 130 en 2008). In fine, le Groupe Société Générale enregistre un résultat net part du groupe de 678 millions deuros, trois fois moins important que celui réalisé au titre de 2008. Et ce sont surtout les performances enregistrées au quatrième trimestre (RNPG de 221 millions deuros contre 87 millions à la même période de lexercice précédent) qui ont permis, quelque peu, de sauver la mise. Le Conseil dadministration a, à cet effet, décidé de proposer à lAssemblée générale la distribution dun dividende de 0,25 euro par action, avec possibilité du paiement du dividende en actions nouvellement émises. * Perspectives: Après la transition, le rebond Si 2009 symbolisait pour la Société Générale une année de transition, première étape de la transformation du Groupe, «en 2010, le Groupe, confiant dans sa capacité de rebond, poursuivra sa transformation et son adaptation à un environnement économique et réglementaire en pleine mutation», précise Frédéric Oudéa. Lobjectif étant non seulement de développer des franchises commerciales solides sur tous les métiers, mais également de mettre en place des dispositifs et offres ajustés pour une relation client renforcée, tout en poursuivant lamélioration de lefficacité opérationnelle. Pour réussir ce tour de force, le Groupe compte sur son plan de transformation arrêté à lhorizon 2015. Baptisé «Ambition SG 2015», ce plan est décliné, entre autres, autour du renforcement de la stratégie de banque universelle recentrée sur ses métiers fondamentaux, laccélération de la croissance du Groupe à travers un service clientèle approprié, une politique de RH mieux circonscrite et responsable en matière de rémunération, ainsi que lélaboration dun nouveau modèle opérationnel du Groupe, «sappuyant sur la mutualisation des moyens de production et sur lindustrialisation des processus».