Il faut dire quen ce moment la presse na pas grand-chose à se mettre sous la dent. Lactualité, pour ainsi dire, nest pas bouillante. Il y a comme une sorte de pesanteur qui semble régner sur le monde des affaires. En fait, le manque de visibilité qui caractérise lévolution de léconomie internationale a déteint sur le climat des affaires au Maroc. Un attentisme pesant prédomine, lié certainement au parfum dincertitude qui se distille dans le paysage économique. Tout le monde attend que lhorizon devienne moins clair-obscur. Nempêche que certaines personnes ou institutions arrivent à sextirper de cette morosité ambiante pour faire lactualité. Cest le cas notamment de largentier du Royaume, Salaheddine Mezouar. Son duel avec Mansouri a finalement tourné en sa faveur. Le vent réformateur qui a soufflé sur le RNI a ainsi mis à la retraite anticipée les idées vieillottes du parti pour amener un courant dopinion encore plus en phase avec lévolution du microcosme politique national. En cela, pendant de longues semaines, Mezouar, en tant que chef dorchestre de ce chamboulement dans la hiérarchie du RNI, a occupé le devant de la scène. Pour dire quil sest plus illustré en tant que politique quen tant que ministre des Finances. Maintenant quil a gagné son combat, lon attend de lui quil se penche davantage sur les préoccupations des Marocains. Et, surtout, quil active les réformes promises il y a de cela plusieurs mois, notamment celles ayant trait au marché financier (réforme du CDVM, ouverture du capital de la Société gestionnaire de la Bourse de Casablanca, mise en place du marché à terme .). A moins quil ne veuille les mettre au frigo pour pouvoir les brandir lors des prochaines échéances électorales, histoire de mieux courtiser lopinion publique. Sur un autre registre, Driss Bencheikh, PDG de Centrale Laitière, vient dêtre également nommé PDG de Lesieur, à titre transitoire, alors que Samir Oudghiri Drissi a été promu DG délégué de la société. Par ailleurs, la presse locale a récemment fait écho dun autre remaniement au sein du Groupe ONA, avec notamment larrivée de Mohamed Amrani, un «produit» de la SNI, à la tête de Marjane Holding, en remplacement de Tajeddine Guennouni. Lon attend donc de lONA quil confirme ou infirme cette information. Car le déficit de communication prête foi aux rumeurs et mauvaises interprétations. Hors de nos frontières, précisément en France, cest la sortie télévisuelle de Nicolas Sarkozy qui a fait sensation. Pendant deux tours dhorloge, il a répondu aux interrogations de 11 Français. Il a, du moins, essayé de leur apporter des réponses qui lui ont valu, au lendemain de sa sortie, dêtre qualifié de «monarque Sarkozy» qui a fait son «show» à la manière dune «télé-réalité». Mais lexercice était intéressant. Et il serait peut-être bien que le locataire de la Primature, Abbas El Fassi, qui reçoit actuellement une véritable volée de bois vert, sy prête également. Histoire de pouvoir se défendre. Mais les sujets qui divisent davantage les Français en ce moment concernent le concept didentité nationale, qualifié dailleurs de faux débat, et surtout le port de la burqa. Faut-il dévoiler les voilées, ironiquement appelées par certains les «ninjas» ? Aujourdhui, tant la classe politique que la société civile narrivent pas à saccorder sur le principe dinterdiction de la fameuse burqa, appelée encore voile intégral. La France sest embourbée dans un débat inextricable où se convoquent liberté individuelle, liberté de conscience, convictions religieuses, laïcité et sécurité publique Heureusement quau Maroc nous sommes loin de ce débat. Certes, il arrive parfois de rencontrer des femmes portant le voile intégral dans les rues de Casablanca. Au lendemain des attentats du 16 mai 2003, elles avaient subitement disparu de la circulation. Pour réapparaître, petit à petit, quelques mois plus tard. Allez savoir pourquoi !