Une croissance de 4,1% en 2010 contre 5% en 2009 (voir page 25). C'est ce sur quoi table le Haut Commissariat au Plan au terme de l'année en cours. Avec une valeur ajoutée du secteur agricole qui accuserait une baisse de 5,3% par rapport à 2009 (année exceptionnelle pour l'agriculture marocaine) et une demande étrangère adressée au Maroc qui s'améliorerait de 3%. Optimisme mesuré ? Certainement. Car il faut dire que le paysage économique tant international que national est dans le clair-obscur, pour ne pas dire qu'il manque de visibilité. Certes, les plus grosses économies mondiales (Union européenne, Etats-Unis et Japon) sont sorties de la récession au troisième trimestre de l'an dernier, mais le mode reprise affiché actuellement repose sur un socle assez précaire qui impose beaucoup de vigilance. Et qui légitime aussi parfaitement la prudence de Ahmed Lahlimi, patron du HCP, vu que le comportement de l'économie nationale reste en partie tributaire de nombreux facteurs exogènes. Mieux, en interne, rien n'est encore joué. Quand on sait notamment que le taux de croissance de l'économie dépend largement des caprices de la météo. Certes, après une bonne période de doute, la pluviométrie actuelle prête à l'optimisme. Mais il ne faut cependant guère s'attendre à la récolte céréalière record de l'année 2009. Aujourd'hui, les attentes sont autres : que la campagne agricole se déroule comme prévu, au regard notamment des inondations qui ont frappé certaines régions du Royaume et ont engendré des pertes, quand bien même elles restent limitées. C'est dire que tout se jouera à la dernière minute. Et les professionnels en sont conscients. Il ne reste donc plus qu'à croiser les doigts. Et à y croire jusqu'à la dernière goutte d'eau.